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Reconfinement: les coiffeurs vont devoir baisser le rideau ce soir

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Comme au mois de mars, les salons de coiffure sont considérés comme des commerces non essentiels et vont devoir fermer. Une incompréhension pour Franck Provost, qui explique sur BFMTV que la profession a mis en place un protocole sanitaire strict. Un nouveau coup dur pour le secteur déjà très fragilisé.

Avant même l’annonce officielle du reconfinement, les Français se sont rués pour prendre rendez-vous rapidement chez leur coiffeur, pour ne pas revivre la même expérience du printemps. La sentence est tombée: les coiffeurs ne sont pas considérés comme des commerces essentiels, et doivent fermer lors du reconfinement, c’est-à-dire dès jeudi soir et jusqu’au 1er décembre. Néanmoins, le président de la République Emmanuel Macron a laissé une lueur d’espoir aux commerçants, en annonçant que les mesures de restrictions feront l’objet d’une réévaluation d’ici 15 jours.

L’annonce de cette nouvelle obligation de fermeture passe mal chez les professionnels du secteur.

"C’est vraiment une douche froide je pense qu’on a respecté tous les protocoles, on a investi après ce premier confinement et comme on l’a vu pendant le 1er confinement, tous les Français attendaient cette reprise des salons car c’est bon pour le moral. C’est bon à tous les niveaux socialement", regrette Franck Provost, à la tête du groupe Provalliance qui compte des enseignes comme Franck Provost, Fabio Salsa, Jean-Louis David, Maniatis, Saint-Algue…

Il fait part de son incompréhension vis-à-vis de cette décision car tous les coiffeurs ont mis en place des protocoles sanitaires stricts, avec la désinfection du linge et des sièges, des coiffeurs qui portent masques et visières, ainsi que de la distance mise en place entre chaque client.

Une profession déjà fragilisée

"On n’a eu aucun cas direct de covid, car tout est bien respecté en désinfection, distances dans les salons... Cela marchait très bien, les clients étaient ravis", s’étonne le coiffeur.

Cette nouvelle obligation de fermeture va affaiblir encore plus les artisans coiffeurs, qui ont déjà subi de lourdes pertes lors du premier confinement.

"Je pense que l’on va avoir énormément de problèmes dans la profession. Il était déjà prévu environ que 15.000 salons allaient fermer après cette première vague. Et après ce deuxième confinement, je pense qu’on va avoir encore plus de dégâts et c’est assez catastrophique pour toute la profession", regrette Franck Provost.

Des mesures supplémentaires

L’Union nationale des entreprises de coiffures, première organisation du secteur, a réalisé une enquête qui révèle que 6 entreprises sur 10 ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis le déconfinement, ce qui fragilise encore plus leur activité après deux mois d’arrêt au printemps. L’organisation tire la sonnette d’alarme sur la situation financière critique de nombreux salons, et ce malgré les aides mises en place par l’Etat. Elle demande des mesures de soutien rapides pour soulager la profession.

"L’UNEC demande que le taux de TVA des services de coiffure soit abaissé à 10%, ne serait-ce que temporairement", explique Christophe Doré, président de l’organisation, dans un communiqué afin de maintenir l’activité et la pérennité des entreprises. L’organisation demande également la réactivation du fonds de solidarité et la prise en charge à 100% du chômage partiel, ainsi que le différé de remboursement d’un an du prêt garanti par l’Etat, que près d’un salon sur deux a souscrit.

Ils devraient être fixés dès ce soir. Le Premier ministre Jean Castex doit tenir une conférence de presse ce jeudi, où il détaillera les nouvelles mesures de soutien adoptées dans le cadre de ce nouveau confinement.

Coralie Cathelinais Journaliste BFM Éco