Rafale: depuis Paris, la ministre indienne de la Défense tente d'éteindre la polémique

Nirmala Sitharaman, ministre indienne de la défense en visite à paris, réplique à l'opposition indienne qui accuse le gouvernement de Narendra Modi d'avoir favorisé le conglomérat privé Reliance Group dirigé par le magnat Anil Ambani - Sam Panthaky - AFP
"Nous avons signé un accord avec la France pour acheter 36 avions de chasse Rafale, qui prévoit des +compensations+ (+offsets+)", dans ce cas le réinvestissement de 50% du contrat de huit milliards d'euros sur le territoire indien, a-t-elle expliqué la ministre indienne de la Défense, Nirmala Sitharaman lors d'une conférence à Paris.
Or "cet accord ne mentionne aucun nom de société", a-t-elle assuré, en répétant que le choix du partenaire industriel indien de Dassault relevait d'une "décision commerciale" prise par le groupe français.
L'opposition indienne accuse notamment le gouvernement de Narendra Modi d'avoir favorisé le conglomérat privé Reliance Group dirigé par le magnat Anil Ambani, présumé proche du Premier ministre, pour être le bénéficiaire d'une partie des "compensations" contractuelles de Dassault, au détriment de l'entreprise publique Hindustan Aeronautics Limited (HAL).
La France n'aurait "pas eu le choix" du partenaire
Mardi, le site d'informations français Mediapart a remis de l'huile sur le feu en citant un document datant de 2017 dans lequel un dirigeant de Dassault Aviation explique, au sujet de la joint-venture formée avec Reliance, qu'il était "impératif et obligatoire pour Dassault Aviation, d'accepter cette contrepartie, afin d'obtenir le contrat export Rafale Inde".
Dassault Aviation a "librement choisi" Reliance group pour créer la joint-venture indienne dans le cadre du contrat Rafale, a réagi mardi soir le groupe français dans un communiqué.
Officiels indiens et français assurent aussi de manière répétée que le constructeur Dassault a librement choisi de s'associer à Reliance Group, qui n'avait aucune expérience préalable dans le domaine de l'aéronautique.
Mais fin septembre, l'ex-président français François Hollande avait ravivé la polémique entourant ce contrat en assurant à Mediapart que la France n'avait "pas eu le choix" du partenaire indien du constructeur Dassault. "C'est le gouvernement indien qui a proposé ce groupe de services et Dassault qui a négocié avec Ambani", affirmait-il. La ministre indienne de la Défense devait être reçue jeudi soir par son homologue française Florence Parly.