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Port du masque en entreprise: le gouvernement plaide pour des adaptations plutôt que des dérogations

Le port du masque au travail bientôt obligatoire?

Le port du masque au travail bientôt obligatoire? - Pexels

Le "protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l'épidémie du Covid-19" est désormais en cours de finalisation.

Le glissement sémentique est subtil mais important. Jusqu'à aujourd'hui, le gouvernement prévoyait d'imposer le port du masque en entreprise à partir du 1er septembre, y compris dans les open spaces, à l'exception des bureaux individuels. Face à cette obligations, le gouvernement prévoyait dans le même temps un dispositif de "dérogations" au cas par cas.

Mais selon le quotidien Les Echos, dans la dernière version du "protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l'épidémie du Covid-19" qui est en cours de finalisation, on ne parle plus de "dérogations" mais d'"adaptations".

"Des adaptations à ce principe général pourront être organisées pour répondre aux spécificités de certaines activités ou secteurs professionnels après avis des autorités sanitaires", peut-on lire.

Ces adaptations pourront se faire sur la base "de compléments opérationnels de bon sens" indique à nos confrères le secrétariat d'Etat en charge des Retraites et de la Santé au travail en charge du dossier. Exemple, un grand open-space occupé par trois salariés à un moment donné.

Du nouveau aussi pour le télétravail

Reste à préciser le cadre de ces "adaptations" possibles, le Haut Conseil de la santé publique devrait éclairer la lanterne des chefs d'entreprise dans un avis attendu ce vendredi.

Ce glissement est peut-être la conséquence de l'accueil glacial des chefs d'entreprises à cette obligation. "Il faut arrêter d'envoyer des messages anxiogènes qui grippent la machine économique", a estimé François Asselin, le président de la CPME sur BFMTV. Même son de cloche du côté du Medef qui craint que cette mesure vienne réactiver les inquiétudes des salariés et leur volonté de revenir au travail.

L'incitation au télétravail a également évolué dans la dernière version du protocole. Il est "recommandé dans les zones où le virus circule activement", avait initialement indiqué Elisabeth Borne. Le texte précise désormais qu'"en fonction des indicateurs sanitaires, le télétravail pourrait être renforcé dans le cadre des mesures décidées par les autorités publiques locales".

Si les autorités locales n'ont pas le pouvoir d'imposer le recours au télétravail, les entreprises pourront tirer les "conséquences des mesures publiques décidées" en obligeant leurs employés à travailler de chez eux en cas de dégradation de la situation sanitaire dans une région donnée, peut-on encore lire.

La version finale du "protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l'épidémie du Covid-19" sera mise en ligne lundi prochain.

Par Olivier Chicheportiche