Plus d'un tiers des emplois dans le service public sont menacés par l'IA, selon une étude

L'intelligence artificielle. Image d'illustration. - Kirill KUDRYAVTSEV © 2019 AFP
L'intelligence artificielle générative pourrait concerner plus d'un tiers de l'emploi dans le secteur public dans le monde que ce soit par l'automatisation des tâches ou l'assistance aux employés, selon une étude du cabinet de conseil Roland Berger, publiée vendredi 19 septembre.
Pour réaliser cette étude, le cabinet a utilisé une méthode de classification des emplois du bureau international du travail (BIT) et analysé 450 métiers du secteur public, représentant 351 millions d'emplois au niveau mondial.
Conclusion: selon Roland Berger, 36% de l'emploi dans le secteur public sera exposé à des changements importants, soit environ 125 millions d'ETP (équivalents temps plein). "Nous commençons à avoir des perspectives sur ces sujets", ajoute l'auteur de l'étude, Alain Chagnaud, reconnaissant toutefois que "le déploiement de l'IA prendra du temps et de l'argent".
Certains emplois entièrement automatisés
Les impacts sont de deux ordres. Environ 22% d'emplois pourraient être "augmentés", c'est-à-dire que l'IA introduira de nouvelles fonctions ou prendra en charge des tâches périphériques.
Dans ce cas, les emplois les plus concernés seront ceux liés à l'administration, les relations publiques ou l'enseignement. A titre d'exemple, l'étude cite les douanes, les secrétaires juridiques ou encore les agents des services des impôts qui pourraient être assistés par l'IA pour la détection de la fraude fiscale. Egalement touché, le secteur de la santé via des traitements personnalisés ou encore une amélioration de l'efficacité administrative, fait valoir le cabinet.
Par ailleurs, un certain nombre d'emplois pourraient être entièrement automatisés (7,5% de l'emploi dans le secteur public). Il s'agit en particulier des métiers de bureautique comme les assistants administratifs, secrétaires, agents dans des centres d'appels, affirme l'étude: certaines tâches de faible complexité "semblent plus facilement répliquées par l'IA". A l'inverse, d'autres emplois, notamment dans l'aide à la personne, seront très peu concernés.
"Les pouvoirs publics doivent travailler sur les conversions professionnelles vers d'autres activités", estime Alain Chagnaud, par exemple en repositionnant des agents du service public sur des tâches avec davantage d'interactions humaines.