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Retraite

Suspendre la réforme des retraites quitte à dégrader les comptes de la Sécu? 73% des Français pensent de toute façon que le système par répartition aura disparu en 2050

Les pensions de base des retraites augmenteront de 2,2 % au 1er janvier 2025.

Les pensions de base des retraites augmenteront de 2,2 % au 1er janvier 2025. - AFP

Selon un sondage Toluna/Harris Interactive dévoilé ce mercredi pour le Haut commissariat à la stratégie et au plan, plus de 70% des sondés estiment également que le système de retraite "se sera dégradé" en 2035.

Près de trois quarts des Français (73%) pensent que le système de retraite par répartition n'existera plus ou "probablement" plus en 2050, selon un sondage Toluna/Harris Interactive dévoilé ce mercredi pour le Haut commissariat à la stratégie et au plan. D'ici dix ans, en 2035, plus de sept Français sur 10 pensent que ce système "se sera dégradé", selon l'enquête.

Ce sondage intervient alors que la ministre démissionnaire Elisabeth Borne s'est dite mardi, dans une interview au Parisien, ouverte à une "suspension" de la très impopulaire réforme des retraites qu'elle avait fait adopter, sans vote, en 2023.

Une mesure qui serait très coûteuse pour les finances de la Sécurité sociale. Ce mercredi, le ministre démissionnaire de l'Économie et des Finances Roland Lescure a déjà donné des ordres de grandeur: le manque à gagner pour les caisses de l'État se chiffrerait à "des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027". Plus précisément, les équipes du ministère ont estimé que la suspension de la réforme coûterait 500 millions d'euros en 2026, puis 3 milliards en 2027.

Par ailleurs, deux tiers anticipent une poursuite de la hausse de la dette et du déficit public et que la Sécurité sociale, "dans sa forme actuelle", n'existera plus.

Seul un Français sur cinq pense qu'il sera plus heureux en 2035

Interrogés sur l'intelligence artificielle, appelée à occuper une place croissante dans le futur, les sondés sont très partagés: 39% l'envisagent positivement, tandis que 41% se disent inquiets. Plus globalement, seul un Français sur cinq estime qu'il sera plus heureux en 2035 qu'aujourd'hui tandis qu'un tiers pense le contraire.

Le pessimisme progresse nettement avec l'âge: 56% des 18-24 et 35% des 25-34 ans se projettent plus heureux dans la prochaine décennie, contre seulement 19% des 35-49 ans, 11% des 50-64 ans et 6% des 65 ans et plus.

L'enquête a été réalisée en ligne du 9 au 15 septembre auprès d'un échantillon de 1.124 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas. Elle a été présentée à l'occasion du lancement par Clément Beaune, haut commissaire à la stratégie et au plan, d'un exercice de prospective nationale baptisé "France 2035, France 2050". Le rapport doit être remis en juin au président de la République et sera mis en ligne.

P.L. avec AFP