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Michel Barnier: "On ne fera pas un accord" sur le Brexit "à tout prix"

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Le négociateur de l'Union européenne pour le Brexit était l'invité du Grand Journal de L'Eco sur BFM Business. Il est revenu sur les négociations avec le Royaume-Uni alors que "le temps passe", sans qu'il n'y ait de réelles avancées.

"The Clock is ticking", ou l'horloge tourne en français, et à quelques semaines de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, rien n'a réellement avancé a constaté Michel Barnier, le négociateur de l'UE pour le Brexit, invité sur BFM Business:

"Il faut dans les huit semaines qui viennent, au plus tard, trouver un accord pour les nouvelles relations que nous aurons avec eux à l'avenir", explique Michel Barnier. Parmi les questions principales qui doivent trouver rapidement des réponses selon le négociateur: les relations avec l'Irlande, mais aussi la question du statut des citoyens britanniques vivants dans l'UE.

"La vérité de ce que je constate dans les négociations, et je suis déçu, c'est que les Britanniques ont poussé beaucoup de sujets qui les intéressent, sur le commerce, l'énergie, sur les transports, la sécurité intérieure... Et ils bloquent tout progrès sur les sujets qui nous intéressent, qui sont les règles du jeu", souligne Michel Barnier.

"On doit faire attention, que la liberté réglementaire qu’ils ont voulu ne se transforme pas en outil de dumping social, fiscal environnemental, contre les droits des consommateurs".

Vers un no deal ?

Pour le négociateur européen, pas question que le choix des Britanniques de quitter l'UE se fassent en "fragilisant le marché unique européen". Si l'UE est prête à des "compromis", le message est clair, il n'y aura pas d'"accord à tout prix", prévient Michel Barnier. Mais pour l'instant, "les Britanniques provoquent ce blocage". Alors la sortie du Royaume-Uni aboutira-t-elle à un No deal? L'hypothèse n'est pas écartée.

"Deal ou pas deal, le 1er janvier prochain il y aura des changements. Tous les produits qui rentrent en Europe venant du Royaume-Uni seront contrôlés [...], ça c'est définitif. Sans accord, on ajoutera des taxes et des quotas sur les produits qui rentrent chez nous", explique le négociateur.

Dans tous les cas, les entreprises doivent se préparer à des "échanges moins fluides à cause des contrôles, et à des taxes, si il n'y a pas d'accord". Pour l'UE, le Royaume-Uni représente 8% des exportations. A l'inverse, 40% des exportations du Royaume-Uni se font vers l'UE.

https://twitter.com/AnneKatell Anne-Katell Mousset Rédactrice en chef adjointe BFM Éco