Les paris pour le futur pape explosent, les bookmakers ont déjà misé 50 fois plus d'argent qu'en 2013

Alors que s'ouvre le conclave pour élire le futur pape ce mercredi, les paris vont bon train pour la course au Saint-Siège, génèrant déjà des millions de dollars.

Les bookmakers n'ont pas perdu de temps. Après l'annonce du décès du pape François le 21 avril dernier, il était déjà possible de voter pour son favori sur les plateformes de paris en ligne.

Selon The Economist, les banques romaines prenaient déjà des paris au 16ème siècle. Un cardinal italien, Alessandro di Montalto, aurait misé une grosse somme d'argent sur le futur pape Gregoire XIV qu'il contribua à faire élire...

Au 21ème siècle, la pratique des paris a migré sur internet et se révèle très lucrative.

Les sites Polymarket, Kalshi et Betfair, qui permettent de miser sur des événements aussi divers que le match entre le PSG et Arsenal ou l'invasion du Pakistan par l'Inde avant le mois de juillet, ont enregistré plus de 19 millions de dollars de paris sur l'identité du futur pape.

Corrigé de l'inflation, cela représente près de 50 fois les sommes engagées pour de tels paris en 2013 lors du conclave qui a consacré Jorge Bergoglio, feu-le pape François.

Cité par Associated Press, un porte-parole du bookmaker britannique William Hill indique que c'est le marché "le plus actif" des paris non-sportifs. Parier sur des élections et tout sorte d'événements est "quasiment une tradition" au Royaume-Uni.

35.000 euros sur le futur pape

Selon Sam Eaton, le directeur britannique de la plateforme Oddschecker, les paris sur le pape ont dépassé ces dernières semaines ceux concernant la Ligue Europa (deuxième coupe d'Europe de football) et le championnat des pilotes de Formule 1.

Un parieur est même allé jusqu'à miser 30.000 livres (plus de 35.000 euros) sur un papabile, confie Sam Eaton à NBCNews.

Une pratique qui est cependant illégale aux Etats-Unis. Si des sites américains prennent bien des paris sur le futur pape c'est sur leurs marchés à l'international. La société BetMGM a confirmé à l'agence AP qu'elle ne prend aucun pari même si sa branche canadienne, elle, semble très active sur le sujet.

Les règlementations parfois très restrictives concernant ce type de paris font le bonheur des sites non réglementés. Le patron d'Oddschecker estime qu'un des plus grands sites illégaux de paris en ligne a déjà reçu 10 millions de dollars de mise sur le futur pape.

Selon les différentes plateformes, l'Italien Pietro Parolin est donné grand favori, devant Luis Antonio Tagle. Peter Turkson, Matteo Zuppi et Pierbattista Pizzaballa arrivent loin derrière.

Helen Chachaty