Législatives: le Rassemblement national dévoile son programme mais donne peu de chiffres

Suppression de l’impôt sur les revenus des jeunes de moins de 30 ans, mise en place d'une part fiscale complète dès le deuxième enfant, plan de relance du nucléaire, plan de rénovation du réseau de distribution de l’eau ou encore suppression des impôts sur l’héritage direct pour les classes moyennes. Autant de mesures avancées par le Rassemblement national (RN) dans son programme... sans dévoiler de chiffrage.
A la suite des questions des journalistes présents à la conférence de presse donnée ce lundi 24 juin par Jordan Bardella, le président du parti a finalement livré quelques détails. L'une des mesures phares du RN, à savoir la diminution de la TVA sur l'ensemble des produits énergétiques, doit coûter 7 milliards d'euros cette année, "qui n'est pas une année pleine", confie Jordan Bardella.
Rabais sur la contribution de la France au budget européen
Pour la financer, l'élu du parti d'extrême droite compte rogner sur les niches fiscales "d'un certain nombre de secteurs", et notamment récupérer "1,2 milliard sur la niche armateur". Par ailleurs, Jordan Bardella entend "négocier un rabais" sur la contribution de la France au budget de l'Union européenne, qui atteindrait "2 milliards d'euros".
Enfin, le président du RN compte engranger 3 milliards d'euros supplémentaires grâce au "rehaussement de la contribution sur les rentes inframarginales" des producteurs d'électricité.
Dans son programme, le rassemblement national indique également vouloir créer, en cas de victoire, un "ministère de la Lutte contre la fraude", évoquant le chiffre de 15 milliards d'euros par an pour la fraude à la TVA, citant un rapport de la Cour des comptes de 2019.
Des économies "liées à l'immigration"?
Jordan Bardella assure par ailleurs que "la mesure d'exonération de l'impôt sur le revenu" sera "un manque à gagner dans les caisses de l'État", mais que son coût sera "évidemment nul". Un jeu qui n'est pourtant pas à somme nulle.
Le RN évoque par ailleurs "des économies qui sont liées à l'immigration", sans dire lesquelles, ni sur quelles bases.
Il envisage enfin un audit des comptes publics qui doit lui permettre de trouver des marges pour engager le "temps deux" de son programme, intitulé "le temps des réformes".
Le tout devant "mettre fin à sept ans de déraison budgétaire", selon Jordan Bardella, qui n'a pas manqué d'évoquer l'état des finances publiques après la présidence d'Emmanuel Macron.