BFM Business
Economie

"Le réveil est brutal": Christine Lagarde revient sur le début de mandat de Donald Trump

placeholder video
La présidente de la Banque centrale européenne revient dans une interview à La Tribune Dimanche sur le chaos financier déclenché par Donald Trump et les mesures à mettre en place en Europe, notamment pour réduire le déficit budgétaire et la dette.

Le retour au pouvoir de Donald Trump "a simultanément rebattu les cartes dans trois secteurs clés: économique, politique et militaire", explique Christine Lagarde dans une interview accordée à La Tribune Dimanche ce 18 mai. Des défis importants pour "la coopération internationale" dans ce contexte bouleversé, note la présidente de la Banque centrale européenne (BCE).

"Plus qu'une menace, c'est une opportunité: l'Europe est plus nécessaire que jamais", insiste l'ancienne ministre de l'Économie française.

Christine Lagarde se veut en effet rassurante sur la prise en compte de ces enjeux en Europe, même si la situation économique reste fragile.

Les atouts de l'Europe face aux États-Unis

"Je ne suis pas du tout pessimiste. En Europe, l'emploi se maintient, le pouvoir d'achat s'améliore, l'inflation baisse. La consommation et l'investissement devraient repartir, même si les incertitudes engendrées par les annonces de l'administration américaine pèsent sur la confiance et freinent cette reprise."

La montée de l'euro face au dollar, alors que la monnaie américaine a plutôt tendance à s'apprécier dans "une périodes de doute", reste pour elle un symbole de ce ces changements récents:

"Au moment où l'on voit comment l'État de droit, l'ordre judiciaire ou les règles commerciales sont remis en question aux États-Unis, où l'incertitude est permanente et renouvelée au quotidien, l'Europe est perçue à juste titre comme une zone économique et politique stable, avec une monnaie solide et une banque centrale indépendante."

Elle poursuit:

"C'est impressionnant de constater que dans une période de doute où on aurait normalement dû voir le dollar s'apprécier de manière significative, c'est l'inverse qui s'est produit : l'euro s'est apprécié par rapport au dollar."

"Le réveil est brutal"

Une situation qui invite aussi à poursuivre les efforts engagés dans différents domaines. Elle appelle ainsi à "faire preuve d'un volontariat collectif pour parvenir à nous libérer de la dépendance énergétique, militaire et financière dans lesquelles nous nous étions naïvement endormis".

"Le réveil est brutal, mais on peut relever le défi", souligne Christine Lagarde.

Interrogée sur les prévisions négatives du Fonds monétaire international (FMI) sur la réduction du déficit public en France, celle qui a dirigé cette institution de 2011 à 2019 avant de prendre la tête de la BCE affirme que cela reste "une question de crédibilité", qui "se pose pour chaque pays":

"Les autorités françaises, au sein des instances européennes telles que ­l'Ecofin ou l'Eurogroupe, expliquent leur détermination à réduire le déficit budgétaire et la dette. Il faut concrétiser ces intentions."

Christine Lagarde sera l'invitée de BFMTV ce dimanche 18 mai à 17h30.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto