"Le Premier ministre maintient son cap": Matignon réagit à la sortie du ministre de l'Économie sur les impôts

Les arbitrages du projet de budget 2025 chahutent encore le gouvernement. Ce mercredi 20 novembre, dans un entretien au Parisien, le ministre de l'Économie avait affiché ses désaccords avec Michel Barnier, estimant que, face au déficit public, "la réponse [devait] être de taxer moins et travailler plus, et certainement pas l’inverse".
"Ce n’est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu’on crée de l’emploi et de la croissance", avait déclaré Antoine Armand, pour qui il fallait faire "attention à l'impôt de trop".
Matignon a réagi ce jeudi, toujours auprès du Parisien, aux propos du ministre de l'Économie. "Chacun sera juge. Mais pris dans des vents contraires, le Premier ministre maintient son cap et ne tombe dans des polémiques stériles", a déclaré Matignon.
Par ailleurs, auprès de BFMTV, Matignon rappelle que "le Premier ministre a toujours affirmé son opposition aux hausses d’impôts, notamment envers les Français les plus modestes et les plus vulnérables".
"En ce qui concerne la question de l’exonération des charges patronales, le sujet est sur la table depuis des semaines avec les membres du socle commun", précise l'entourage du Premier ministre. "Les 60 milliards d’économies à réaliser doivent tous nous mobiliser pour garantir le sérieux du pays dans l’intérêt des Français."
"On doit le faire en famille"
Au sein du gouvernement, le ministre délégué aux Transports a estimé sur RMC qu'il fallait exprimer ses dissensions "en famille". Dire ses désaccords, "j'estime qu'on doit le faire en famille et on ne doit pas l'exprimer forcément à l'extérieur", a affirmé François Durovray, issu des Républicains, de même que Michel Barnier.
"On est issus de familles politiques différentes et c'est normal que chacun exprime sa sensibilité", a-t-il reconnu, Antoine Armand étant issu, lui, de Renaissance.
L'ex-Premier ministre Gabriel Attal, désormais président des députés Ensemble pour la République (EPR) qui inclut les élus Renaissance, avait de son côté jugé "juste et responsable" la position du ministre de l'Économie.