Le gouvernement déploie 15 milliards d'euros d'efforts budgétaires pour son plan aéronautique

Le plan de soutien à la filière aéronautique représente "un effort total de 15 milliards d'euros de la nation", annonce Bruno Le Maire - AFP
Le plan de soutien à la filière aéronautique, frappée de plein fouet par la crise du coronavirus, représente "un effort total de 15 milliards d'euros de la nation", a annoncé mardi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
"Nous décrétons l'état d'urgence pour sauver notre industrie aéronautique pour lui permettre d'être plus compétitive" et "plus décarbonée" en produisant l'"avion vert" de demain, a affirmé le ministre.
A elle seule, Air France a bénéficié de sept milliards d'euros d'aide de l'Etat sous forme de prêts directs ou de prêts bancaires garantis par la puissance publique, une somme comprise dans les 15 milliards du plan. Cela doit notamment lui permettre de concrétiser la commande de 60 Airbus A220 et 38 gros-porteurs A350 qu'elle avait prévue.
Le ministre de l'Economie a affirmé qu'un tiers des emplois de la filière aéronautique auraient disparu sans mise en place du plan de soutien de 15 milliards d'euros de l'Etat face à la crise du coronavirus.
"Si nous n'étions pas intervenus tout de suite, c'est un tiers des emplois de la filière qui auraient disparu (...) 100.000 environ sur les 300.000 emplois directs et indirects de la filière", a indiqué Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse à Bercy, estimant avoir évité un "drame social et territorial", tout en demandant "aux industriels de tout faire pour éviter les départs contraints".
600 millions d'euros de commandes militaires
Le ministère des Armées va aussi apporter un soutien économique au secteur aéronautique. Ce mardi, Florence Parly, ministre des Armées, a annoncé avoir avancé à 2020 des commandes d'aéronefs militaires prévues plus tardivement.
Ces contrats représentent 600 millions d'euros, soit environ 5% du budget d'équipements militaire.
Ces commandes concernent notamment trois Airbus A330 qui seront à terme transformées en avions ravitailleurs (A330 MRTT). Quelque 200 millions seront également consacrés par l'Intérieur à l'achat d'aéronefs, tandis que le budget du fonds dans les PME de l'industrie de défense, nommé Definvest, sera porté de 50 à 100 millions d'euros.