Le géant chinois Alibaba dans le viseur de Pékin
Le géant chinois Alibaba est-il en passe d'être nationalisé? Ce scénario est évoqué alors que l'entreprise est sous le coup d'une enquête ouverte en décembre sur de prétendues pratiques anticoncurrentielles. Alibaba est une place de marché souvent comparée à Amazon.
Selon l'organisme de surveillance antitrust chinois, Alibaba s'est impliqué dans un comportement monopolistique en exigeant des commerçants qu'ils choisissent sa plateforme comme canal de distribution exclusif, selon le quotidien South China Morning Post, basé à Hong Kong.
L'entreprise Ant Group, propriétaire d'Alipay et branche des services financiers d'Alibaba, a également été convoquée par la banque centrale chinoise pour discuter de la conformité réglementaire de la société. En novembre, la Chine avait suspendu à la surprise générale son entrée en Bourse.
Enquête de la Cour populaire suprême chinoise
Par ailleurs, la Cour populaire suprême chinoise vient d'annoncer engager un "travail approfondi" pour déterminer si une entreprise se livre à des pratiques monopolistiques, réglementer la collecte des données et protéger les droits des utilisateurs, rapporte le Quotidien du Peuple, l'organe de presse officiel du Comité central du Parti communiste. Ce "travail anti-monopole" du gouvernement conduirait à un "meilleur développement".
Selon le média en ligne International Business Times, qui s'appuie sur plusieurs sources, ces derniers rebondissements constitueraient une preuve de la volonté de la Chine de nationaliser Alibaba et Ant Group. "Il y aura certainement des conséquences, maintenant qu'ils ont commencé l'enquête. Cela viendra probablement des plus hautes sphères", a déclaré Song Qing à Radio Free Asia, présenté par International Business Times comme un "initié de la finance sur internet".
Le patron d'Alibaba, tombé en disgrâce
Les autorités chinoises ont durci le ton ces dernières semaines à l'encontre de certains de leurs géants du numérique, taxés de prendre trop d'indépendance vis-à-vis de la ligne de Pékin. Alibaba serait particulièrement visé en raison des dernières prises de parole de son patron et fondateur, Jack Ma.
En octobre, deux semaines avant la date prévue de l'entrée en Bourse d'Ant Group, le milliardaire de 56 ans avait accusé les banques et les autorités d’avoir une "mentalité de prêteur sur gage", appelant à une refonte du système financier chinois qu'il jugeait "vieillissant". Depuis, Jack Ma, le patron tombé en disgrâce, n'est pas réapparu en public et les spéculations vont bon train sur un lien entre sa disparition et les récents événements.