BFM Business
Economie

Le FMI révise à la baisse ses prévisions de croissance pour 2023

placeholder video
L'institution financière a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale, tablant sur une croissance inférieure à 3%.

L'économie mondiale peine à se remettre de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance mondiale inférieure à 3% cette année, ce qui n'était jamais arrivé au XXIème siècle.

L'institution de Washington, qui vient de publier ses toutes dernières prévisions économiques, anticipe une croissance de 2,8% en 2023 (-0,1 point par rapport à ses précédentes prévisions de janvier), contre 3,4% l'année précédente, pointant le ralentissement des économies avancées. Selon le FMI, la croissance américaine passerait de 2,1% en 2022 à 1,6% en 2023, tandis que la Grande-Bretagne plongerait en récession à -0,3% après 4% de croissance l'année d'avant.

La zone euro, de son côté, descendrait à 0,8% après 3,5% l'année précédente. L'institution table notamment sur une légère récession en Allemagne (-0,1% après 1,8% en 2022), alors même que les dernières prévisions internationales écartaient ce scénario, et un net ralentissement en Italie (0,7% après 3,7%) et en Espagne (1,5% après 5,5%).

Pour la France, le FMI anticipe une croissance de 0,7% en 2023 après 2,6% l'année précédente.

Résistance de l'inflation

C'est notamment la résistance de l'inflation qui pousse le FMI à publier d'aussi mauvaises prévisions. L'inflation baisse, mais elle reste encore trop élevée par rapport à l'objectif des grandes banques centrales de 2%: ce retour à 2% n'est plus envisagée avant 2025. En attendant, l'inflation serait encore de 5,3% en zone euro cette année – 5% pour la France et même 6,2% pour l'Allemagne – et de 4,6% aux États-Unis.

De tels niveaux impliquent que les banques centrales ont encore du travail pour faire face à l'inflation et qu'elles vont continuer à remonter les taux d'intérêt, ce qui pèsera sur la croissance et notamment sur les crédits accordés aux ménages et aux entreprises.

La Chine redémarre

Si ces prévisions ne sont pas réjouissantes pour l'économie mondiale, quelques bonnes nouvelles s'y cachent tout de même. La première est le redémarrage de la Chine: la croissance chinoise s'élèverait à 5,2% cette année, après 3% en 2022.

Autre bonne nouvelle: les marchés du travail résisteraient bien à la conjoncture économique. Selon le FMI, le chômage ne devrait pas s'envoler dans les deux prochaines années.

Enfin, la situation économique n'est finalement pas aussi dramatique que ce qu'annonçait en début d'année la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, lorsqu'elle prédisait que la moitié de l'Europe serait en récession en 2023.

Thomas Sasportas avec Jérémy Bruno