Le chef étoilé Jean-François Piège en guerre ouverte contre son assureur Axa

Assuré contre les pertes d'exploitation liées à une épidémie, le chef d'entreprise a reçu une fin de non-recevoir de la part de son assureur.  

Après Michel Sarran, c'est un autre chef étoilé qui a entamé un bras de fer avec Axa. Jean-François Piège, propriétaire de cinq établissements, se retrouve acculé financièrement avec la mise en place du reconfinement.  

Aujourd'hui, on m'a dépossédé de ma liberté d'entreprendre pour des raisons sanitaires que je comprends totalement, explique-t-il. En revanche, on nous laisse assumer la responsabilité de payer par mois des charges fixes en nous empêchant de gagner de l'argent". 

Et la question des indemnisations par son assureur Axa est devenue majeure. Alors que ses établissements étaient assurés contre les épidémies, le chef a reçu une fin de non-recevoir en raison d'une clause d'exclusion. "Vous n'êtes pas couverts parce qu'il y a un deuxième établissement qui est fermé sur le même territoire départemental", résume Jean-François Piège. 

Une clause contestée par de nombreux restaurateurs, qui permet à Axa de ne pas indemniser les établissements concernés. Pour l'assureur, l'épidémie ne doit concerner qu'un seul établissement comme pour un épisode de salmonellose, par exemple.

Il n'y a pas besoin d'être juriste ou un spécialiste du droit pour comprendre qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas", critique Jean-François Piège. 

"Faites votre métier!"

D'autant qu'Axa a pris soin d'envoyer à ses clients, ces dernières semaines, un avenant pour préciser cette clause. "Si c'était très clair, pourquoi nous faire signer un avenant", poursuit le chef étoilé. Ayant refusé de le signer, il a donc reçu une lettre lui signifiant la résiliation de son contrat à la fin de l'année. 

Ils ont un communication totalement hors du temps, lance le chef d'entreprise. Ils nous disent: 'les risques changent, on change les contrats'. Mais assurez d'abord les risques pour lesquels vous vous êtes engagés. Faites votre métier, les assureurs!"

Une situation qui se règlera au tribunal alors que les contentieux contre Axa se sont multipliés ces derniers mois pour les mêmes raisons, avec des jugements contradictoires. 

Dans Challenges, Axa a publié une lettre ouverte à Jean-François Piège.

Les avenants que les assureurs adressent aujourd’hui n’ont qu’un seul but: être le plus clair possible sur la façon dont nous pouvons accompagner nos assurés à l’avenir. C’est bien la première fois qu’on reproche aux assureurs de vouloir être plus clairs!", explique l'assureur.

"Nous comprenons la détresse et l’inquiétude dans laquelle sont plongés nombre de restaurateurs, estime Axa. Pour autant, c’est le virus et non les assureurs qui est l’ennemi à combattre". 

Thomas Leroy Journaliste BFM Business