La transition vers une alimentation responsable s'accélère en France

Selon la première étude issue de l'Observatoire Alimentation et familles de la Fondation Nestlé, le premier confinement a accentué cette tendance.

Plus responsable, plus bio, plus locale..., l'alimentation des Français évolue et le confinement du printemps a accéléré ces tendances. C'est la conclusion de la première étude* du nouvel observatoire Alimentation et familles de la Fondation Nestlé.

Concrètement, manger sain et équilibré est une préocupation majeure pour 70% des Français, 51% affirment qu'ils privilégient plus souvent les aliments locaux ou produits en France et 45% disent plus souvent manger du bio quand ils le peuvent.

46% disent manger équilibré plus souvent et 39% disent être attentifs aux valeurs nutritionnelles des aliments plus souvent. De plus en plus sensibles aux compositions des produits, notamment industriels, 47% des personnes interrogées affirment lire plus souvent les étiquettes et 54% disent utiliser une application comme Yuka qui évalue le score nutrition d'un produit.

Les consommateurs se réapproprient leur alimentation quotidienne

Par ailleurs, dans leurs pratiques, les consommateurs se réapproprient leur alimentation quotidienne en amenant leur repas fait maison au bureau (36%) et en préparant le we des plats pour la semaine (tendance du batch cooking).

Autres tendances de fond: la lutte contre le gaspillage qui est devient une priorité (nouvelle ou récurrente) pour 48% des sondés, et la question des emballages. 41% des Français disent plus souvent réduire leurs achats de produits emballés dans du plastique ou avec des suremballages.

Néanmoins, ces bonnes pratiques se heurtent à plusieurs freins avec en premier lieu le prix. Car tout ce qui est bio ou local est souvent plus cher, ainsi 47% des Français estiment que manger équilibrer est trop coûteux alors que 45% se disent inquiets par la situation financière de leur foyer face à la crise. Cette dernière pourrait-elle donc à terme inciter les consommateurs à revenir à des "mauvaises habitudes" alimentaires?

Mieux se nourrir échappe pour le moment aux arbitrages budgétaires

Selon l'étude, la réponse est pour le moment négative, la volonté de mieux se nourrir échappant pour le moment aux arbitrages budgétaires des foyers. Quitte à trouver des canaux de distribution moins chers.

"La première édition de notre observatoire a montré comment le modèle alimentaire français résiste et se réinvente, a confirmé les nouvelles aspirations citoyennes des familles, et a mis en évidence l’équilibre subjectif et sous contraintes notamment financières du manger sain" commente Pierre-Alexandre Teulié, Secrétaire Général de la Fondation Nestlé France.

En fait, le vrai frein serait le temps. Car si pendant le confinement, les familles avaient tout le temps de bien cuisiner, le retour à une vie normale ou quasi-normale pourrait plomber les motivations... Ainsi, pour 38% des sondés, le manque de temps disponible représente un facteur négatif pour manger équilibré.

Un éceuil qui pourrait être contourné par les nouvelles solutions technologiques comme les nouveaux robots cuiseurs combinés aux applications culinaires.

Principal frein: le manque de temps

Bio ou pas, équilibré ou non, une chose est sûre, le plaisir est la préoccupation majeure des repas pour 58% des Français...

"Nous avons été séduits par l’ingéniosité des familles pour se réapproprier leur alimentation. Au-delà des attentes que nous connaissions et qui se confirment, nous nous sommes intéressés aux nouvelles pratiques ancrées dans le quotidien des familles comme les stratégies de compromis culinaires au sein du même foyer pour faire cohabiter plusieurs régimes alimentaires distincts, l’apport de gamelle au bureau, la tendance au batch cooking qui vise à préparer le weekend ses repas pour la semaine ou encore l’apport des technologies dans l’alimentation" commente Laurence David, Déléguée Générale de la Fondation Nestlé France.

*: L’Observatoire Alimentation et Familles repose sur une méthodologie d’analyse alliant études quantitatives, analyse des conversations en ligne et observation qualitative des pratiques alimentaires réelles des familles sur une période de plus d’un an.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business