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La mission de contrôle du Sénat confirme que Bercy envisage un déficit public à 5,6% du PIB en 2023

Le bâtiment du ministère de l'Économie et des Finances, dans le quartier de Bercy, à Paris (photo d'illustration).

Le bâtiment du ministère de l'Économie et des Finances, dans le quartier de Bercy, à Paris (photo d'illustration). - dr

Selon le rapporteur du burget au Sénat, Bercy envisage un dérapage du déficit public à 5,6% du PIB en 2023.

Les services de Bercy envisagent un dérapage du déficit public à 5,6% du PIB en 2023, 5,7% en 2024 et 5,9% en 2025, selon les chiffres présentés par le rapporteur du Budget au Sénat, Jean-François Husson, qui a mené jeudi une mission de contrôle au ministère de l'Economie.

Le sénateur Les Républicains a dénoncé une "gestion budgétaire calamiteuse" et la "rétention d'information" du gouvernement sur ces chiffres, qui relèvent néanmoins selon lui d'une "prévision technique à prendre avec précaution". Il a précisé que ces chiffres émanaient de documents datant de février, à une date antérieure à l'annonce d'une économie de 10 milliards d'euros pour 2024 faite par le ministre des Finances Bruno Le Maire.

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Mais le différentiel est "sans commune mesure" avec les récentes annonces gouvernementales, a-t-il ajouté. Le rapporteur général a fustigé "une gestion budgétaire calamiteuse du gouvernement qui se révèle aujourd'hui incapable de suivre la trajectoire budgétaire qu'il a lui-même fait adopter", appelant à "un sursaut collectif pour remettre la France sur de bons rails".

Interrogé par BFM Business au sujet de l'accusation de "rétention d'information", Bercy a répondu que cela était "totalement faux".

"Sur pièces et sur place"

Dans sa programmation financière, la France prévoyait en effet jusqu'ici un déficit de 4,9% du PIB en 2023, 4,4% en 2024 et 3,7% en 2025. Pire, selon Jean-François Husson, le gouvernement a été "alerté dès décembre" sur le dérapage du déficit de l'année 2023, alors envisagé à 5,2% du PIB à cette date, en plein examen du projet de loi de finances au Parlement. "Il aura fallu un trimestre pour que le gouvernement sorte du bois", s'est agacé le sénateur LR.

Le rapporteur général du Budget avait exercé dans l'après-midi ses pouvoirs de contrôle sur l'action du gouvernement, engageant une vérification "sur pièces et sur place" – une prérogative des commissions permanentes et des commissions d'enquête du Parlement.

"Le bilan de ce contrôle est édifiant puisque la situation budgétaire est en fait pire que ce que l'on imaginait", a-t-il conclu, à cinq jours de la publication par l'Insee du chiffre officiel du déficit public pour l'année 2023.

J. Br. avec AFP