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La justice oblige le président de Paprec à quitter ses fonctions, ses fils prennent le relai

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Jean-Luc Petithuguenin a dû abandonner la présidence de son groupe après avoir été placé sous contrôle judiciaire. Son fils, Sébastien prend le relai et devient PDG.

Jean-Luc Petithuguenin ne peut plus diriger l’entreprise qu’il a créée il y a trente ans. Le président et fondateur de Paprec a été placé, la semaine dernière, sous contrôle judiciaire. Il a été mis en examen, "à sa demande" précise l’entreprise, pour corruption dans le cadre d’un contrat pour la construction d’une usine de recyclage de déchets, la spécialité de Paprec.

La justice interdit à Jean-Luc Petithuguenin de demeurer président pendant le temps de l’enquête. Paprec a donc, en urgence, modifié sa gouvernance en attribuant à son fils aîné, Sébastien les fonctions de son père. Alors qu’il était déjà directeur général, il devient ainsi PDG de Paprec. Le contrôle judiciaire interdit aussi à Jean-Luc Petithuguenin de se rendre dans son entreprise, dans ses bureaux ou tout local en France. Il peut en tout cas continuer à communiquer avec ses enfants qui sont les deux principaux dirigeants de Paprec.

Sponsoring d'une course à Compiègne

Sur le fond de l'affaire, la justice soupçonne le fondateur de Paprec de corruption. Elle enquête sur le lien entre l'obtention d'un contrat pour la construction d'une usine de recyclage dans l'Oise et le sponsoring d'une course équestre à Compiègne, organisée par la femme du sénateur-maire de la ville, Philippe Marini. La défense pointe que cet évènement était aussi soutenu financièrement par d’autres groupes comme Indigo et Suez.

L’entourage de Jean-Luc Petithuguenin, qui n’a pas encore au accès au dossier judiciaire assure que le sponsoring a eu lieu en 2018, un an après l’obtention du marché public. La justice enquête sur plusieurs contrats remportés par Paprec. A l’origine, des lettres anonymes auraient été envoyées à la direction générale de la répression des fraudes en 2018. C’est la DGCCRF qui a ensuite saisi la justice.

C’est désormais la juge d’instruction, Aude Buresi, qui doit continuer l’enquête et reprendre les auditions. Le fondateur de Paprec ne sera a priori pas entendu avant la pause estivale.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business