La Grèce va signer un contrat de 2,5 milliards d'euros pour 18 Rafale

La Grèce doit conclure lundi l'achat de 18 avions de combat Rafale à la France - ALAIN JULIEN © 2019 AFP
La Grèce doit conclure lundi l'achat de 18 avions de combat Rafale à la France, pour renforcer sa défense et son partenariat avec Paris face aux tensions accrues avec la Turquie voisine.
La ministre française des Armées Florence Parly est attendue à Athènes pour signer un contrat qui "envoie un message clair dans plusieurs directions", selon son homologue Nikos Panagiotopoulos. En premier lieu à Ankara.
Ce contrat, d'un montant d'environ 2,5 milliards d'euros, porte sur 12 appareils d'occasion et 6 avions neufs qui seront livrés à partir de 2022. Les livraisons débuteront dès l'été et les 18 avions seront livrés en 2023, selon un responsable du ministère grec de la Défense. Quatre premiers pilotes grecs doivent commencer leur entraînement en France début 2021, selon cette source.
Ce contrat comprend également la fourniture de missiles de croisière Scalp, de missiles antinavires Exocet et des missiles antiaériens à longue portée Meteor.
Cette acquisition a été discutée en un temps record entre les deux gouvernements. La décision de négocier a été prise en septembre par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis en réaction aux explorations gazières de la Turquie et à ses démonstrations de force dans des eaux disputées avec la Grèce et Chypre.
Outre ces 18 Rafale, Athènes prévoit d'acheter des frégates, des hélicoptères et des drones, de moderniser sa flotte d'avions F-16 et de recruter 15.000 militaires supplémentaires. La Grèce a par ailleurs annoncé qu'elle portait à 12 mois, contre neuf actuellement, la durée du service militaire.
Athènes prévoit de consacrer 5,5 milliards d'euros à sa défense cette année, multipliant par cinq ses dépenses d'équipements militaires pour les porter à 2,5 milliards d'euros.
Un succès tardif
L'avion de combat français a connu un succès commercial tardif mais réel. Le Rafale trouve pour la première fois preneur à l'exportation en 2015 en Egypte puis au Qatar, qui en avaient commandé 24 chacun. Doha a levé une option en décembre 2017 pour 12 Rafale supplémentaires, portant à 36 son nombre d'appareils.
En 2016, l'Inde en a commandé 36 exemplaires qui ont commencé à être livrés en 2020.
Avec la commande grecque, la première d'un pays européen hormis la France, 114 Rafale ont donc été vendus à l'export. Et les prochains mois pourraient être fastes, espère Paris: le Rafale est en compétition en Suisse (36 à 40 avions), en Finlande (jusqu'à 64 appareils), en Croatie (12) et un projet de vente de 36 autres à l'Indonésie est "très bien avancée" selon la ministre des Armées Florence Parly.
Des contrats avec l'Inde
Dassault Aviation espère remporter des appels d'offres indiens pour 110 Rafale pour l'Indian Air Force et 57 pour la Marine. Un précédent appel d'offres avait été interrompu et transformé en un accord en direct avec Paris en 2016 pour fournir 36 Rafale.
Considéré comme "discret" avec une faible signature radar grâce aux matériaux composites, il peut voler à Mach 1,8 (2.200 km/h) et décoller sur 400 mètres, avec un rayon d'action à haute altitude de 1.850 km.
Construit en collaboration par Dassault Aviation, qui supervise 60% de la valeur de l'avion, l'électronicien Thales (22%) et le motoriste Safran (18%) qui fournit le moteur M-88, le Rafale est destiné à être l'avion de combat français jusqu'en 2040.
Dassaut Aviation développe actuellement le futur standard F4 du Rafale, un programme de près de deux milliards d'euros livrable en 2024 et présenté comme un "saut technologique, industriel et stratégique".
