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La Compagnie des Alpes voit son activité fondre de 81% au 1er trimestre

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Sur les trois premiers mois de l'année, l'activité des domaines skiables s'écroule de 97%! Invité du Grand journal de l'éco sur BFM Business, Dominique Marcel, PDG évoque "un tusunami".

La fermeture des remontées mécaniques et donc des stations de ski et celles des parcs d'attractions dues à la pandémie du covid a quasiment réduit à néant l'activité de la Compagnie des Alpes qui exploite onze domaines skiables en France (Méribel, Tignes-Val d'Isère, Les Arcs-La Plagne...) et plusieurs parcs comme le Futuroscope ou le parc Astérix.

Le chiffre d’affaires consolidé du premier trimestre s’élève ainsi à 26,9 millions d'euros contre 143,6 millions pour la même période de l’exercice précédent, soit une baisse de 81,3% (-80,9% à périmètre comparable).

Sur la seule activité des domaines skiables, la chute est de 97% à 1,8 million d'euros contre 60 millions un an plus tôt.

Invité du Grand journal de l'éco sur BFM Business, Dominique Marcel, PDG de la Compagnie des Alpes évoque "un tsunami".

"L’activité de ce trimestre s’est essentiellement faite sur les domaines de Tignes et des 2 Alpes qui étaient ouverts pour les vacances scolaires de la Toussaint, avant de devoir fermer le 29 octobre sur décision des autorités au moment de la mise en place du deuxième confinement national", explique le groupe. "Dans le contexte de crise sanitaire, l’activité des domaines skiables n’a ensuite pas pu débuter aux dates normales de début de saison et les remontées mécaniques étaient encore fermées".

Les Parcs de loisirs font un peu mieux avec un repli de 69% à 24,6 millions d'euros. "L’activité a été nulle cette année, les sites concernés (Futuroscope, Parc Astérix, Grévin Paris) n’ayant pas eu l’autorisation d’ouvrir au public", explique le groupe.

Trésorerie pour le moment préservée

Evidemment, les perspectives sont sombres avec des stations qui resteront fermées en février, le secteur se dirigeant tout droit vers une saison blanche. La Compagnie des Alpes chiffre le manque à gagner depuis le début de l’exercice à 290 millions d'euros et il s’élèverait à environ 400 millions pour une fermeture jusqu’à la fin de la saison d’hiver. "Un coup de massue, un séisme", commente Dominique Marcel.

"Nous allons essayer de tenir", ajoute le dirigeant. "Mais nous attendons une juste indemnisation que nous avait déjà présenté le gouvernement avant Noël mais qui est encore plus nécessaire dans la situation sismique que nous connaissons avec des conséquences immédiates mais pas que". Car les investissements seront gelés ce qui aura des conséquences sur l'emploi.

Du côté des parcs de loisirs, "le Groupe ne dispose toujours d’aucune visibilité sur la date de réouverture de ses sites normalement ouverts à cette période de l’année" mais "continue par ailleurs d’espérer que ses autres sites pourront rouvrir selon leur calendrier habituel au printemps, et qu’un retour progressif à une situation normale puisse effectivement intervenir au cours de l’été".

Le problème des coûts fixes

Financièrement, le groupe souligne "sa capacité à compenser par une réduction de ses charges d’exploitation le manque à gagner au niveau du chiffre d’affaires". Il a obtenu un nouveau PGE de 269 millions d'euros et dispose d'une trésorerie de 514 millions.

Il se dit "donc confiant dans sa capacité à couvrir ses besoins de trésorerie jusqu’à la fin de l’année civile 2021, même dans des scenarii très dégradés".

Mais le groupe attends plus du gouvernement. "Pour beaucoup d'acteurs, la saison est foutue. On a besoin d'un système d'indemnisation qui nous pemrette d'indemniser une très grande partie de nos coûts fixes qui sont très importants: 70% du chiffre d'affaires et notre chiffre d'affaires, on le fait sur 4 mois. Et ça, le gouvernement nous a promis qu'il allait mettre en place ce mécanisme".

Reste que ce mécanisme devra être "déplafonné sinon cela concernera que très très peu d'opérateurs et faire en sorte que ces coûts fixes soient en très grande part indémnisés car sinon beaucoup d'acteurs ne tiendront pas", prévient Dominique Marcel.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business