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La banque ING ne croit pas du tout à une croissance de 7,4% l'an prochain

L'économie française devrait ralentir fortement cette année, avec une croissance limitée à 0,4%, après 1,7% l'an dernier.

L'économie française devrait ralentir fortement cette année, avec une croissance limitée à 0,4%, après 1,7% l'an dernier. - -

Pour les analystes de l'établissement bancaire, faute de demande extérieure, le PIB ne devrait progresser que de 6% en 2021 et ne rattrapera pas le niveau d'activité d'avant le confinement.

Après une récession à -8,4% cette année, la Banque de France estime que les plan de relance et les mesures de soutien permettront à la croissance de rebondir à +7,4% en 2021. Une vision contestée par les économistes d'ING Julien Manceaux et Charlotte de Montpellier.

Dans une note, ils estiment que "le rebond économique semble en grande partie consommé. La demande extérieure reste largement absente du processus, laissant la
demande domestique et ses éventuels stimuli à elle-même. Dans ce contexte, le plan
de relance récemment annoncé devrait contribué à atteindre les 6% de rebond
pour 2021. Il est encore trop tôt selon nous pour attendre un rebond plus important".

Un tel rebond ne permettra donc pas de rattraper le niveau de PIB d’avant le confinement, ajoutent-ils.

L'OCDE table aussi sur une reprise bien inférieure

Les analystes d'ING s'inquiètent d'abord des dépenses de consommation, dont "les enquêtes annoncent une nouvelle baisse", et d'une reprise du commerce extérieure "difficile".

"Le plan de relance est très ambitieux mais pose plusieurs questions, notamment aux consommateurs français qui n'y voient pas de coup de pouce direct", lit-on dans la note.

Concernant les exportations, si la reprise est réelle, elle "se heurte néanmoins pour aller plus loin à trois obstacles: la faiblesse de la demande intérieure chinoise, les tensions commerciales globales et le Brexit".

"Le retour à l’activité d’avant-crise prendra donc encore du temps et n’interviendra pas avant 2022", estime ING.

Ce pessimisme est en tout cas partagé par les économistes de l'OCDE qui dans leurs dernières projections tablent sur un croissance de +5,8% l'an prochain...

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business