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La Banque de France prévoit 1 million d'emplois perdus en 2020

"L'activité rebondit au mois de mai (...) tout en restant à un niveau très inférieur à la normale", précise un rapport de la Banque de France.

Le dispositif massif de chômage partiel mis en place par le gouvernement va ralentir l’impact de la crise sur l’emploi, mais selon le rapport trimestriel de la Banque de France, le taux de chômage de la France pourrait atteindre un pic de 11,5 % mi-2021, selon des estimations publiées par la Banque de France, mardi 9 juin. Il faudra attendre 2022 pour le voir redescendre à 9,7 %.

"L'économie française est en train de remonter assez rapidement du plongeon brutal de mars, mais nous sommes loin d'être sortis d'affaire", a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau sur France Info.

"Au quatrième trimestre 2020, le niveau de l’emploi serait inférieur de presque 1 million au niveau atteint fin 2019", anticipe l'institution. "L’emploi se stabiliserait au cours de l’année 2021, en décalage avec le rebond de l’activité, et c’est seulement en 2022 qu’il progresserait de nouveau", poursuit la Banque de France. 

"Il fallait éteindre l'incendie"

La Banque de France anticipe un recul d'environ 15% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, marqué par un mois et demi de confinement puis une reprise progressive à partir du début du déconfinement le 11 mai.

"L'activité rebondit au mois de mai (...) tout en restant à un niveau très inférieur à la normale", avec une perte d'activité estimée à -17% sur une semaine-type de la fin mai par rapport à la normale, contre -27% en avril et -32% fin mars, a détaillé par ailleurs la banque centrale française dans son enquête mensuelle de conjoncture, publiée également ce mardi.

La confiance des ménages, des entreprises et des prêteurs de la France sera l'élément clé du rebond de l'économie, estime François Villeroy de Galhau.

"On sort du temps des pompiers", avec les mesures d'urgences prises par le gouvernement pour maintenir en vie les entreprises et les salaires des Français, notamment via le chômage partiel ou les prêts garantis par l'Etat, a noté le gouverneur. "Il fallait éteindre l'incendie, il fallait mettre l'économie sous tente à oxygène (...) c'est fait et c'est plutôt bien fait", et même mieux que dans d'autres pays européens, a-t-il estimé.
PS avec AFP