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L’un des plus grands fonds activistes du monde n’a pas osé s’attaquer à Vincent Bolloré

Image d'illustration - Vincent Bolloré.

Image d'illustration - Vincent Bolloré. - Eric Piermont - AFP

Selon nos informations, l'américain Third Point a confirmé il y a quelques jours avoir investi en début d'année dans Vivendi. Après avoir profité de l'introduction en Bourse d'Universal Music, le fonds a finalement renoncé à batailler avec Vincent Bolloré.

Il pousse au démantèlement du pétrolier Shell mais n'a pas osé s'attaquer à Vincent Bolloré. Le fonds activiste Third Point vient d’investir 500 millions d’euros dans Shell pour le forcer à se scinder. Un géant de 150 milliards d’euros en Bourse, bien plus lourd que le "petit" Vivendi français. Et pourtant, le fonds américain a confirmé, dans une lettre envoyée à ses investisseurs, avoir investi dans Vivendi en début d’année pour jouer l'introduction en Bourse d'Universal Music.

Bataille serrée

Pendant plusieurs semaines, il s'est ensuite battu pour que Vincent Bolloré lâche la main sur le leader mondial de la musique afin d’attirer plus de petits actionnaires et surtout mieux valoriser sa pépite. Il a obtenu, en mai dernier, que Vivendi et le groupe Bolloré ne disposent pas de sièges au conseil d’administration d’Universal Music. Un moyen d’éviter que Vincent Bolloré ne contrôle sa gouvernance. Il a également négocié l’absence de droits de vote double pour que l’homme d’affaires ne verrouille pas son pouvoir en assemblée générale. Et enfin, aucune protection contre les OPA n’a été créée chez Universal.

Autant de freins à une valorisation maximale d’Universal Music. Une stratégie qui a fonctionné puisque le groupe vaut aujourd’hui 45 milliards d’euros en Bourse alors qu’il était plutôt attendu autour de 35 milliards d’euros avant son introduction en Bourse.

Une belle plus-value

Par la suite, Third Point a songé à rester au capital de Vivendi pour entamer un bras de fer avec Vincent Bolloré qui contrôle le groupe et sa gouvernance avec seulement 27% du capital. Il a également regardé la situation chez Lagardère, aussi sous l’emprise de l’homme d’affaires. Mais dans les deux cas, il n'a trouvé aucun investisseur prêt à le suivre. Le fonds activiste a finalement lâché l'affaire. Il a revendu ses parts en réalisant au passage une belle plus-value grâce à Universal.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business