"Je sais que les socialistes le comprennent": le gouvernement démissionnaire cherche un compromis mais ne veut pas de "taxe Zucman" sur les riches pour ne pas faire "fuir le capital"

Le ministre délégué au Commerce extérieur et aux Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin, s'adresse aux médias en Belgique, le 14 juillet 2025 - Jonathan Raa / NurPhoto
"Avançons sur la fiscalité des hauts patrimoines." Invité, mardi 16 septembre sur la matinale de TF1, Laurent Saint Martin, ministre démissionnaire chargé du Commerce extérieur, a appelé le Parti socialiste à travailler à un "compromis intelligent" sur la fiscalité des "très hauts patrimoines".
"Oui, l'écart de revenus et de patrimoine depuis les crises s'est aggravé, et donc il y a un dialogue exigent, mais d'intérêt, à avoir notamment avec le Parti socialiste", a répondu le ministre, questionné sur la taxe Zucman, que la gauche et plusieurs économistes préconisent de mettre en place.
Cette taxe, proposée par l'économiste Gabriel Zucman, propose de taxer à hauteur de 2% les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros. Elle pourrait rapporter jusqu'à 20 milliards d'euros, ce qui permettrait de réduire le déficit public, mais celle-ci est rejetée par le patronat et la droite.
Favorable à une contribution des très hauts patrimoines
Pas favorable à l'application de la taxe Zucman, Laurent Saint Martin souhaite cependant un compromis avec le Parti socialiste, alors que le gouvernement cherche des alliés à l'Assemblée nationale.
"Si on reste dans le dogmatisme de part et d'autre, on n'aura pas de compromis, il faut changer complètement le logiciel", estime le ministre, qui appelle à travailler "à un compromis intelligent, qui permet de corriger les inégalités, sans pour autant faire perdre l'attractivité de notre pays". "On se retrouvera sur ce constat-là avec les socialistes", assure-t-il.
Plutôt que la taxe Zucman, Laurent Saint Martin propose donc d'"empêcher l'optimisation fiscale trop importante sur les très hauts revenus". "Quand j'étais ministre du budget, il y a un an, j'avais proposé la contribution différenciée sur les hauts revenus, on peut le faire sur les très hauts patrimoines", suggère-t-il.
Le ministre du Commerce extérieur souhaite ainsi éviter de faire "fuir le capital". "On n'a pas attiré des investissements et de l'emploi dans notre pays en augmentant les impôts, mais plutôt en les baissant, et ça, je sais que les socialistes le comprennent", conclut-il, en ultime appel du pied.