Iris 2: la signature du contrat de la future constellation européenne de satellites est imminente

C'est un projet à 10 milliards d'euros. D'ici 2030, 300 nouveaux satellites évolueront au-dessus de nos têtes en orbite basse pour fournir aux gouvernements européens, aux armées et aux organismes d'État des services de télécommunications sécurisées "Made in Europe", ainsi que des services commerciaux.
Ce projet était à l'origine porté par l'ancien commissaire européen Thierry Breton. Une question de souveraineté à un moment où ces réseaux de satellites, ces constellations, se développent à toute allure à travers le monde: Starlink, bien sûr, aux États-Unis, porté par Elon Musk, Kuiper d'Amazon, ou encore les récents projets chinois, comme "Thousand Sails Constellation", qui prévoient de mettre en orbite 15.000 satellites dans les années à venir. Impossible, donc, pour l'Europe de rester au bord du chemin.
D'après nos informations, le contrat de cette nouvelle constellation doit être signé lundi prochain à 10h à Bruxelles.
"Dans un climat incertain pour le spatial, c'est une bonne nouvelle pour le secteur", se réjouit Christophe Grudgler, député européen Renew Europe et rapporteur du projet Iris 2.
Mécano industriel complexe
Dans un premier temps, 2,4 milliards d'euros avaient été mis sur la table pour amorcer le projet. Le budget initial prévoyait lui 6 milliards d'euros, toutefois il pourrait dépasser les 10 milliards d'euros. Globalement, le financement devrait se répartir à 60/40 entre l'Union européenne (dont l'agence spatiale européenne) et les industriels.
C'est le consortium "SpaceRise" qui est en charge du projet. Mené par Eutelsat, Hispasat et SES, il regroupe également Orange, l'Allemand OHB, l'Italien Telespazio, ainsi que Thales et Airbus.
Un mécano industriel complexe... Les discussions ont été nombreuses ces derniers mois pour parvenir à un accord, aussi bien du côté des industriels que des États. Airbus et Thales ont fait preuve de prudence sur le projet afin de limiter les risques financiers. L'Allemagne, par exemple, a freiné des quatre fers, inquiète de voir ses champions nationaux relegués au second plan avant finalement de se raviser, consciente de l'importance des enjeux.