"Vous vivrez un enfer": Donald Trump estime que les attaques contre Tesla sont du "terrorisme intérieur"

La Maison Blanche s'est transformée en concession Tesla éphémère mardi à l'initiative de Donald Trump, qui a manifesté de manière très ostensible son soutien à son allié Elon Musk, patron du constructeur.
"Il ne peut pas être puni pour être un patriote", a affirmé le président américain, se tenant aux côtés du multimilliardaire et du fils de ce dernier, devant cinq voitures de la marque dont le très reconnaissable Cybertruck, à l'allure futuriste.
"Je vais en acheter une" parce que c'est "un très bon produit" et parce qu'Elon Musk a été "traité de manière très injuste" a dit le républicain de 78 ans, au moment où l'action Tesla est malmenée en Bourse et alors que les ventes du constructeur souffrent.
L'entrepreneur, dont la charge contre la bureaucratie fédérale n'en finit plus de secouer Washington, et le président américain sont ensuite montés dans la voiture sur laquelle ce dernier a jeté son dévolu, une Tesla Model S rouge.
"Je vais les arrêter"
Hors micro, le président américain a qualifié de criminels les Américains qui s'en prennent aux sites de Tesla. Selon le site The Verge, à un interlocuteur lui demandant s'il fallait qualifier les auteurs de vandalisme contre les concessions de "terroristes intérieurs", Donald Trump a répondu "qu'il le ferait".
"Je le ferai. Je le ferai. Je vais les arrêter. Nous arrêterons quiconque le fera… Car il portera préjudice à une grande entreprise américaine, a-t-il répondu. Nous savons déjà qui sont certains d'entre eux, nous allons les attraper."
"Nous vous attraperons et vous vivrez un enfer", les a-t-il menacés.
Des propos repris par le porte-parole de la Maison Blanche, Harrison Fields, qui a déclaré que "les actes de violence continus et odieux contre Tesla par des militants de gauche radicaux ne sont rien de moins que du terrorisme intérieur."
Selon Reuters, le fait de vandaliser un concessionnaire automobile ne correspondrait pas à la définition du terrorisme donnée par le gouvernement fédéral qui consiste en une violence visant à intimider ou à contraindre un gouvernement ou une population civile à promouvoir des objectifs politiques ou sociaux.
Depuis quelques jours, le mouvement anti-Tesla semble toutefois se radicaliser. En début de semaine, le Washington Post comptabilisait une douzaine d'actes de violence contre des sites du constructeurs outre-Atlantique. Tags, jet de cocktails molotov ou encore tir à l'arme semi-automatique sur les vitrines d'un magasin Tesla comme la semaine dernière à Salem dans l'Oregon.
Boycott illégal?
Sur le réseau social Bluesky, le compte Tesla Takedown ("Démontons Tesla") a déclaré en réponse au président américain être "un mouvement de protestation populaire non violent".
"Nous nous opposons à la violence et à la destruction de biens, peut-on lire dans le communiqué. Manifester pacifiquement sur la voie publique ne constitue pas du terrorisme intérieur. Ils tentent de nous intimider. Nous ne les laisserons pas réussir."
Plus tôt dans la journée d'hier, le président américain avait jugé sur son réseau Truth Social que "les extrémistes de gauche" boycottaient "illégalement Tesla et de manière complice".
Il n’est pourtant pas illégal pour les consommateurs de boycotter une marque ou une entreprises en Amérique. Dans une décision rendue en 1982, la Cour suprême a même reconnu que la protestation contre une entreprise privée était protégée par la Constitution et en particulier par le premier amendement de celle-ci qui fonde la liberté d'expression.
Devant Donald Trump, Elon Musk a de son côté déclaré qu'"en signe de confiance en l'Amérique, Tesla (allait) doubler sa production de véhicules aux Etats-Unis dans les deux années à venir".
Conseiller du président, l'hyperactif patron est un rouage essentiel de l'administration Trump et anime notamment le travail d'une Commission chargée de réduire drastiquement les dépenses de l'Etat fédéral (Doge), ce qu'il ne fait pas sans heurts.
Le multimilliardaire, qui est également propriétaire du réseau social X, est devenu un épouvantail pour les opposants à Donald Trump qui l'accusent notamment d'avoir fait un salut nazi, d'outrepasser ses fonctions, de menacer les régimes sociaux, d'être l'incarnation du pouvoir derrière le trône.
Ce soutien intervient à un moment délicat pour le constructeur. Lundi, l'action du pionnier des véhicules électriques a chuté de plus de 15% à la Bourse de New York, le constructeur souffrant d'un plongeon de ses ventes et d'un net recul du secteur technologique à Wall Street. Sa valorisation boursière a été divisée par deux depuis décembre.