Royaume-Uni: de moins en moins populaire, Keir Starmer veut reprendre le contrôle

Il veut reprendre le contrôle. En cinq mois au pouvoir, Keir Starmer a déjà multiplié les faux pas et les décisions politique controversées. Il y a eu les 120.000 euros de cadeaux qu’il a admis avoir reçus de la part de généreux donateurs. Ce n’est pas illégal mais cela ça fait mauvais toujours genre. La fin de l'universalité de l'allocation chauffage pour les retraités et la hausse d'impôts de 48 milliards d'euros annoncée ne passent pas vraiment non plus. Selon un dernier sondage, 53% des personnes interrogées se disent "déçues" de l’action de son cabinet.
Pour redresser la barre, Keir Starmer a donc dévoilé son "plan pour le changement" en présentant des mesures concrètes dans plusieurs domaines. Plan "le plus ambitieux et honnête depuis une génération", dit-il :
"Le rôle de ces jalons est de faire avancer notre pays, de mener des réformes dans le secteur public. Il ne s'agit pas de donner une bonne image du gouvernement."
Six "objectifs clés"
Le premier ministre s’engage à améliorer le niveau de vie dans toutes les régions du pays. Keir Stamer le répète: le Royaume-Uni doit avoir la croissance "durable" la plus solide du G7 et le plus gros PIB par tête d'ici 2029, année des prochaines élections.
Autre engagement, il concerne le système de santé (NHS). Les délais d’attente pour un rendez-vous à l’hôpital sont effrayants. Le gouvernement Starmer s’engage à ce que les patients n’attendent pas plus de 18 semaines.
Et puis, Keir Stamer promet de construire 1,5 million de logements, de recruter 13.000 policiers –il en veut un dans chaque quartier. Enfin, un engagement également en matière d’énergie propre: l'électricité devra être décarbonée à 95% d'ici à 2030.
Des objectifs réalistes ?
La presse britannique se demande si ces objectifs sont bien réalistes. Elle note aussi que concernant la promesse d’améliorer le niveau de vie de la population aucun objectif chiffré n’a été fixé. Selon le Times, les ministres, inquiets de l’impact de facteurs externes, ont décidé de faire machine arrière sur ce point.
Tous les autres objets sont eux chiffrés. Et le plus ambitieux, c’est celui des 18 semaines d’attente pour un rendez-vous à l’hôpital. Il avait été introduit par le gouvernement travailliste de Tony Blair en 2004, mais n'a pas été atteint depuis 2016. Les responsables du NHS estiment qu’une "dose de réalisme" serait la bienvenue de la part du gouvernement.
De l’ambition aussi concernant la décarbonisation de l’électricité à 95% d’ici 2030. Pour ce faire, il faudra doubler la production éolienne offshore.
Fixer des objectifs précis c’est bien mais c’est aussi risqué -Keir Starmer le dit d'ailleurs lui-même. Cela peut mener tout droit vers la sortie, comme l’a appris à ses dépens Rishi Sunak.