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Poutine à Guterres: les céréales ukrainiennes doivent aller "en priorité" aux pays pauvres

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La semaine dernière, le président russe avait affirmé que les exportations de céréales ukrainiennes allaient majoritairement vers les pays européens

Le président russe Vladimir Poutine a jugé que les céréales ukrainiennes devaient aller "en priorité" aux pays qui en ont le plus besoin, à l'occasion d'un entretien téléphonique ce mercredi avec le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

Au cours de ces discussions, "l'attention a principalement porté sur la mise en oeuvre des accords d'Istanbul sur l'exportation des céréales ukrainiennes (...). Les deux parties ont souligné l'importance d'accorder la priorité à ceux, en Afrique, au Proche-Orient et en Amérique latine, qui ont besoin de nourriture", a déclaré le Kremlin dans un communiqué.

La semaine dernière, Vladimir Poutine avait assurait que "presque toutes les céréales exportées d'Ukraine sont envoyées non pas aux pays en développement et aux pays les plus pauvres"

"Ce que nous observons est une tromperie (...), une attitude grossière et imprudente envers ces partenaires pour qui tout cela était censé être fait", avait-t-il enchaîné..

Des exportations russes "à un niveau bien plus bas que désiré et nécessaire"

Deux accords ont été signés le 22 juillet sous l'égide de l'ONU pour permettre d'un côté les exportations de céréales ukrainiennes bloquées par la guerre et de l'autre les exportations de nourriture et d'engrais russes. Si le premier accord a permis de faire sortir près de 3 millions de tonnes de céréales d'Ukraine, la Russie affirme que ses propres exportations de denrées alimentaires et d'engrais continuent de pâtir des sanctions occidentales visant Moscou pour son intervention militaire en Ukraine.

"Il y a des exportations de nourriture et d'engrais russes, mais à un niveau bien plus bas que désiré et nécessaire", a reconnu Antonio Guterres mercredi, notant qu'il avait discuté avec Vladimir Poutine des "obstacles qui existent encore" pour ces exportations. "Il y a des discussions sur la possibilité pour la Russie d'exporter de l'ammoniac via la mer noire", a-t-il indiqué.

L'ammoniac, qui sert à produire des engrais azotés, est produit lui-même en combinant l'azote de l'air et l'hydrogène provenant de gaz naturel. Plusieurs fabricants européens d'engrais ont cessé sa production en raison de l'envolée du prix du gaz. "La situation des engrais dans le monde est dramatique", a insisté Antonio Guterres, répétant sa crainte d'un manque de nourriture dans le monde en 2023.

P.L. avec AFP