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Les États-Unis enterrent définitivement la pièce de 1 cent: l'Europe va-t-elle bientôt faire pareil avec sa "petite ferraille"?

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À la demande de Donald Trump, le Trésor américain a confirmé le retrait progressif des pièces de 1 cent de la circulation. En Europe, Bruxelles projette aussi de supprimer les pièces de 1 et 2 centimes. D'autant que certains pays ont déjà arrêté de les produire de leur propre initiative.

Trois mois après l’ordre donné par Donald Trump de supprimer le "penny", le Trésor américain a confirmé jeudi avoir passé sa dernière commande de ces pièces de 1 cent qui disparaitront progressivement plus de deux siècles après leur entrée en circulation en 1793.

De son côté l’US Mint, la Monnaie américaine, va continuer à produire le penny jusqu’à ce que son stock de pièces vierges soit écoulé. Ce qui signifie que la production devrait être définitivement arrêtée l’année prochaine, rapportent le Wall Street Journal et CNN.

Mi-février, Donald Trump avait demandé d’arrêter la production du penny jugée trop coûteuse.

"Pendant bien trop longtemps, les États-Unis ont frappé des pièces d'un cent qui nous coûtent littéralement plus de 2 cents (à produire). C'est du gaspillage!", s'était emporté le président américain.

En réalité, la production du penny coûte même encore plus cher: 3,69 cents par pièce, selon le Trésor américain. D’après l’US Mint, l’arrêt de la production générera une économie annuelle de 56 millions de dollars. Si les consommateurs possédant des pièces pourront toujours les utiliser, les commerçants devront eux arrondir leurs prix à la hausse ou à la baisse.

Faut-il supprimer les pièces de 1 et 2 centimes pour faire des économies ?
Faut-il supprimer les pièces de 1 et 2 centimes pour faire des économies ?
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L'Europe veut aussi se débarrasser des pièces rouges

Avec cette décision, les États-Unis rejoignent leur voisin canadien qui a retiré ses pièces de 1 cent de la circulation dès 2012 pour faire des économies. En Europe, la suppression des pièces de 1 et 2 centimes est aussi à l’ordre du jour. Elle devait même être entérinée en 2022 mais la crise inflationniste semble avoir retardé le projet.

Plusieurs pays du Vieux continent n’ont toutefois pas attendu le feu vert de Bruxelles pour se passer des pièces rouges. L’Irlande, les Pays-Bas, la Belgique ou encore l’Italie ont annoncé ces dernières années l'abandon progressif des pièces de 1 et 2 centimes. La Finlande, qui les a fabriquées comme tous ses voisins, ne les a même jamais mises en circulation au lancement de l’euro en 2002. Quant à la France, la Monnaie de Paris a déjà prévu de baisser de 40% la production des pièces de 1, de 2 et de 5 centimes à horizon 2027, rappelait L’Humanité.

Comme c’est le cas outre-Atlantique, la production des pièces de 1 et 2 centimes en Europe est jugée trop coûteuse, principalement en raison du coût des matières premières (acier et cuivre). Une pièce de 1 centime d’euro coûte en effet 1,65 centime, soit plus que sa valeur faciale.

Pour autant, tout le monde n’est pas favorable à la disparition de la "petite ferraille". Certains rappellent que les entreprises qui devront arrondir leurs prix auront plutôt tendance à les arrondir à la hausse plutôt qu’à la baisse. Autre écueil: le possible impact sur l’économie sociale et solidaire alors que les petites pièces peuvent être utilisées pour des dons comme lors de la campagne annuelle des pièces jaunes.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco