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Israël lance des "raids terrestres limités" au Liban

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LE MONDE QUI BOUGE. L’armée israélienne confirme avoir entamé une opération terrestre au Liban. Les États-Unis se disent prêts à défendre leurs alliés "face aux menaces des organisations terroristes soutenues par l’Iran".

Des "raids terrestres limités, localisés et ciblés, contre le Hezbollah dans le sud du Liban". Ce sont les termes utilisés par l’armée dans un communiqué. Quelques heures plus tôt, dans la soirée, le département d’État américain avait annoncé avoir été informé par Israël de ces manœuvres:

"Nous avons eu plusieurs conversations et nous avons été informés d'un certain nombre d'opérations. Ils nous ont indiqué à ce stade qu'il s'agirait d'opérations limitées, centrées sur les infrastructures du Hezbollah, mais nous continuons d'en discuter", a déclaré Matthew Miller.

"Opérations limitées", le vocabulaire est le même que celui utilisé par Israël. Les deux pays ne parlent pas d’invasion mais les hommes de Tsahal opèrent bien en territoire Libanais.

Cette opération, nommée "Flèches du nord", a pour but officiellement de permettre aux populations israéliennes, vivant au nord du pays, de rentrer chez elles.

"Ne propagez pas de rumeurs irresponsables"

Le porte-parole de Tsahal met en garde les Israéliens contre toute publication d’informations sur les mouvements des troupes. Daniel Hagari invoque des préoccupations sécuritaires.

"Tenez-vous-en uniquement aux rapports officiels et ne propagez pas de rumeurs irresponsables", a-t-il publié sur X.

Le message fait suite aux remarques de plusieurs politiciens israéliens de droite qui avaient partagé la possibilité d’une opération militaire d’ampleur.

Le monde qui bouge - L'Interview : Israël mène "des raids terrestres limités" - 01/10
Le monde qui bouge - L'Interview : Israël mène "des raids terrestres limités" - 01/10
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Lundi, en conférence de presse, la porte-parole de la maison blanche a été interrogée avec insistance, sur le fait qu’Israël frappe des zones civiles, parfois densément peuplées. Karine Jean-Pierre a répondu ne pas vouloir commenter la stratégie d’Israël, rappelant à plusieurs reprises le droit de l’état Hébreux à se défendre.

Réponse similaire lorsque la journaliste lui demande si Joe Biden a pris des mesures pour tenter d’empêcher une opération terrestre… La porte-parole préférant mettre l’accent sur le "voisinage difficile" d’Israël.

Les États-Unis appellent toujours à un cessez-le-feu. La proposition de trêve de 21 jours faite par Washington et Paris, la semaine dernière, a été ignorée par le gouvernement Netanyahou.

La France prête à évacuer ses ressortissants

La France vient d’envoyer un navire militaire au large du Liban par "précaution". "Nous renforçons nos moyens pour faire face à une détérioration de la situation", indique un haut gradé de l’armée.

Le porte-hélicoptère amphibie mettra "cinq à six jours" pour rejoindre la zone depuis le port de Toulon. Il est équipé d’un "groupement tactique embarqué" mobilisable en cas d’évacuation de ressortissants. Quelque 23.000 Français sont établis au Liban.

Pour le Royaume Uni, il y a urgence. Le chef de la diplomatie exhorte ses ressortissants à immédiatement quitter le pays. Même inquiétude de la part du Canada qui a réservé 800 sièges sur des vols commerciaux pour ses citoyens.

La situation est actuellement si volatile et les combats si intenses dans le sud, que les 10.000 casques bleus de la mission de maintien de la paix de l’ONU, ont dû cesser leurs patrouilles.

Caroline Loyer