Le ministre des Finances allemand réclame un "examen complet des dépenses" pour combler un trou de 30 milliards d'euros dans le budget de 2027

Le ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, a demandé aux ministères de préparer des plans d'économies significatifs afin de combler un trou de plus de 30 milliards d'euros dans le budget de 2027, selon une lettre consultée par Reuters, vendredi 22 août. Le gouvernement allemand a approuvé en juillet un projet de budget 2026 marqué par des investissements records et un triplement du recours à l'emprunt par rapport à l'an dernier, dans le but de renforcer les infrastructures et la défense.
Lars Klingbeil a averti que les pressions budgétaires augmenteraient à partir de 2027 et a appelé à un "examen complet des tâches et des dépenses".
"Etablir des priorités claires"
La stratégie d'assainissement des finances publiques du gouvernement allemand repose à la fois sur une stimulation de l'activité économique par des investissements publics records et des mesures d'incitation en faveur du capital privé, ainsi que sur des réductions structurelles de dépenses. Lars Klingbeil a proposé de réaliser, dans le budget 2027, des économies représentant au moins 1% des dépenses fédérales.
"Tout ce qui est souhaitable n’est pas nécessairement finançable", écrit le ministre dans sa lettre. "Nous devons établir des priorités claires", ajoute-t-il.
Le ministère des Finances réunira les secrétaires d’État début septembre afin de discuter des mesures à adopter pour le budget 2027 et le plan financier à l’horizon 2030.
Un endettement inédit pour sortir de la récession
Le gouvernement allemand a présenté fin juin sa trajectoire budgétaire sur cinq ans, rompant avec le dogme de la rigueur pour tenter de relancer son économie et se réarmer. Ce programme, qui sera soumis au parlement après l'été, fait le pari d'un endettement inédit pour sortir la première économie de la zone euro de la récession et remettre à niveau ses infrastructures.
Les chiffres annoncés donnent le tournis : le ministère des Finances prévoit pour l'ensemble de la législature de contracter quelque 847 milliards d'euros de dettes, répartis entre le budget ordinaire - 500 milliards de nouvelles dettes jusqu'en 2029 - et des fonds spéciaux dédiés aux infrastructures et à l'armée. Pour 2025, les emprunts s'élèveront à environ 143 milliards d'euros, dont 81,8 milliards sur le budget ordinaire (contre 33,3 milliards l'an dernier). Pour 2026, le gouvernement prévoit 172,7 milliards d'euros d'emprunts.