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La Russie n'a pas payé des intérêts dus sur une dette, selon un comité de créanciers

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Un comité de créanciers de l'Association internationale des swaps et dérivés (ISDA) aux Etats-Unis rapporte que des détenteurs d'obligations russes n'ont pas perçu 1,9 million de dollars d'intérêts de retard dû par l'Etat russe.

La Russie n'a pas payé des intérêts dus sur une de ses échéances de dette, a constaté ce mercredi un comité de créanciers de l'Association internationale des swaps et dérivés (ISDA) aux Etats-Unis, rapprochant encore l'Etat russe d'un défaut de paiement.

Des détenteurs d'obligations russes ont rapporté à ce comité ne pas avoir perçu environ 1,9 million de dollars d'intérêts de retard dus par l'Etat russe pour le remboursement d'une échéance sur ces obligations, ce qui correspond à un "échec à payer" et donc à un "évènement de crédit", selon une décision de ce comité publiée en ligne.

L'annonce d'un défaut de paiement, si elle n'est pas faite par l'Etat concerné, provient d'ordinaire d'une agence de notation après un délai de grâce de 30 jours, mais concernant la Russie, les trois principales agences mondiales ont arrêté d'évaluer la dette de l'État et des entreprises du pays pour se conformer aux sanctions européennes.

La Russie "oublié intentionnellement ou non d'ajouter les intérêts de retard"

Cet événement survient au moment où la Russie a de plus en plus de difficultés à honorer ses dettes auprès de ses créanciers en raison de l'imposition de sanctions financières occidentales après son invasion de l'Ukraine fin février. Dernière sanction en date, l'interdiction désormais imposée par le Trésor américain à Moscou de payer ses dettes en dollars.

A la question "est-ce qu'un événement de crédit lié à un échec à payer a eu lieu?", le comité a répondu par l'affirmative, selon le document publié par ce comité qui régit les CDS (Credit Default Swap), une sorte d'assurance contre le défaut de paiement.

Concrètement, la Russie "a payé les montants qu'elle devait payer à l'échéance convenue, mais a oublié intentionnellement ou non d'ajouter les intérêts de retard", a expliqué Eric Dor, directeur des Etudes économiques de l'IESEG School of Management, ce qui expliquerait la faiblesse du montant de 1,9 million de dollars.

P.L. avec AFP