BFM Business
International

L'économie russe "se porte très mal", assure Donald Trump qui pourrait lui donner le coup de grâce avec des droits de douane de 100 à 500%

placeholder video
Donald Trump n’en peut plus d’attendre. Il veut absolument un accord sur l’Ukraine et lance un ultimatum à Vladimir Poutine.

Il donne à Vladimir Poutine 50 jours pour mettre un terme à la guerre. Autrement, la sanction tombera. Le président américain menace d’imposer des frais de douane "très sévères" à la Russie et à ses alliés comme la Chine. Par là il entend des droits de 100%.

Après six mois d’échec sur le dossier ukrainien, Donald Trump estime qu’"il faut passer à l'action et obtenir des résultats".

La semaine dernière, le locataire de la Maison blanche semblait déjà amorcer un changement d’approche Il disait "étudier de très près" une proposition de loi républicaine visant à imposer des droits de douane jusqu'à 500% aux pays achetant du pétrole, du gaz ou de l'uranium à Moscou.

"Une très grosse affaire"

Donald Trump pourrait donc s’en prendre à l’économie russe. C’est ce que lui demande les Européens depuis longtemps voyant que leurs sanctions seules ne suffisent pas à faire plier Poutine. L'économie de la Russie se porte "très mal" affirme le président américain. Il y a donc un levier, une faille à exploiter.

Selon des experts, des sanctions économiques sévères couplées à un soutien militaire accru pourraient pousser le Kremlin a véritablement négocier. Et il se trouve que Trump vient de s’engager pour un réarmement massif de l’Ukraine.

"C'est une très grosse affaire que nous avons conclue. Des équipements militaires d'une valeur de plusieurs milliards de dollars vont être achetés aux Etats-Unis, aller à l'Otan, et seront rapidement distribués sur le champ de bataille" dit-il.

Des systèmes de défense antiaériens Patriot seront notamment fournis. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, qui était hier à la maison blanche, a applaudi. Le chancelier allemand également. Il estime que "le président Trump a fait un pas important".

Menace crédible ?

Vladimir Poutine n’a pas encore réagi à ces annonces. S’agissant de l’ultimatum, le chef du Kremlin prendra-t-il la menace au sérieux ? Rien n’est moins sûr.

En juin, Trump, déjà exaspéré, lui avait donnait deux semaines pour mettre fin à la guerre. Le délai avait expiré sans que rien ne se passe. La nouvelle deadline, fixée au 2 septembre, pourrait être reportée.

Le président américain s’en est pris à plusieurs reprises à son homologue russe. À chaque fois, le Kremlin a réagi de manière diplomatique, mais non sans une touche de cynisme parfois.

Lorsque que Trump concédait qu’il était plus difficile à mettre fin à la guerre qu'il ne le pensait, Poutine répondait: "C'est comme ça, la vie est toujours plus compliquée qu'on ne le pense."

Risque de division

La stratégie revisitée de Trump pourrait diviser son propre camp. Une majorité de Républicains estime toujours que les Etats-Unis n’ont rien à gagner à aider l’Ukraine.

Alors comment réagiront les alliés non-interventionnistes du chef de l’Etat? Ils pourraient être contrariés. Rappelons que nombre de supporters Maga avaient finalement soutenu les frappes américaines en Iran. Mais Israël est un allié historique, pas l’Ukraine. Donald Trump prend aujourd’hui un risque qu’il lui faudra assumer auprès de sa base, quoi qu’il arrive.

Caroline Loyer