"Ils nous ont soufflé le marché des sous-marins": Leclerc estime que l'accord avec le Mercosur permettrait de prendre une revanche sur les Etats-Unis

Michel-Édouard Leclerc appelle à "prendre une revanche" sur les États-Unis de Donald Trump au travers de l'accord commercial UE-Mercosur. Décrié par le monde agricole, l'incertitude plane autour du projet d'accord commercial entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur, qui divise les États membres. La France, elle, tente de faire barrage au texte dans son état actuel.
"On ne signe pas" cet accord commercial s'il ne comporte pas "d'engagements" sur la "réciprocité" et les "clauses miroir" de la part "des pays d'Amérique latine concernés", a appelé ce jeudi matin le président du comité stratégique des centres E.Leclerc.
Mais "je pense que ça vaut le coup de reposer le problème" en raison de "l'arrivée de [Donald] Trump", qui "a renversé la table" et "est extrêmement agressif", a-t-il avancé, d'autant plus qu'on "ne connait pas les droits de douane qui vont résulter de ce grand chambardement".
Sous-marins australiens
"On a aussi une revanche à prendre", a affirmé Michel-Édouard Leclerc. "Je prends le train de Lorient très souvent" et "à Lorient, il y a Naval Group", or "on a aussi des sous-marins à vendre et il y a des bagnoles françaises qui n'ont pas envie d'être éjectées par des bagnoles chinoises", a-t-il pris en exemple, voyant une opportunité d'un nouvel espace commercial avec l'Amérique latine, dans la crainte d'un rétrécissement des échanges commerciaux avec les États-Unis.
"Il faut être assez intelligent" pour "bien encadrer ce qui gênait le monde agricole" et, en même temps, "permettre à nos industriels d'aller créer plusieurs milliers d'emplois", a assuré Michel-Édouard Leclerc.
"Quand les Américains, les Canadiens et les Anglais nous ont soufflé le marché des sous-marins [australiens], ils n'ont pas dit 'excusez-nous, poussez-vous' […]. Donc on a une pareille à leur rendre là, et je trouve que c'est trop bête de ne pas le prendre", a assuré le patron breton.