Donald Trump menace la Birmanie de sanctions douanières: la junte birmane au pouvoir le remercie chaleureusement pour cette "reconnaissance"

Le chef de la junte birmane a remercié vendredi Donald Trump pour sa lettre menaçant son pays de surtaxes douanières qui, paradoxalement, apparaît comme la première reconnaissance publique par Washington du gouvernement militaire en Birmanie.
Lundi, le président américain a adressé nommément une lettre au chef de la junte, Min Aung Hlaing, pour l'avertir que les Etats-Unis imposeraient des droits de douane de 40% aux importations provenant de Birmanie à partir du 1er août.
Le département d'Etat américain a sanctionné la junte birmane pour son coup d'Etat 2021 et n'a aucun contact public avec elle. Selon Richard Horsey, chercheur à l'International Crisis Group, la lettre de Donald Trump constitue une rupture.
"C'est certainement la première indication publique que j'ai vue d'une reconnaissance par les Etats-Unis de Min Aung Hlaing et de la junte", a affirmé Richard Horsey à l'AFP.
Fausses affirmations
Le général Min Aung Hlaing a profité l'occasion pour, dans un long texte publié vendredi en birman et en anglais, assurer à Donald Trump de son "appréciation sincère" pour sa lettre, louer son "leadership fort" et demander la levée des sanctions contre la junte.
Il s'est aligné sur les fausses affirmations de Donald Trump selon lesquelles il aurait gagné la présidentielle de 2020: "tout comme les défis que vous avez rencontrés lors de l'élection de 2020 aux Etats-Unis, la Birmanie a également connu une fraude électorale importante et des irrégularités significatives", a-t-il écrit, semblant par là justifier le renversement du gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi il y a quatre ans.
Il a également remercié Donald Trump pour avoir coupé les vivres aux radios américaines Voice of America et Radio Free Asia, créées à l'intention des pays où l'information n'est pas libre, et qui ont depuis fermé leurs services en langue birmane.
Min Aung Hlaing a également demandé à Donald Trump d'"envisager l'assouplissement et la levée des sanctions économiques" contre la Birmanie, et a sollicité des droits de douane de 10 à 20%.