Deux rendez-vous manqués, 30% d'allocation en moins, trois rendez-vous, suppression totale: l'Allemagne durcit fortement son assurance chômage

Le chancelier allemand Friedrich Merz ce lundi 26 mai. - Odd ANDERSEN
En Allemagne où l’économie tourne au ralenti, "l’automne des réformes" voulue par le chancelier Friedrich Merz est officiellement lancé. Après des semaines de négociations, les membres de la coalition au pouvoir se sont entendus mercredi dernier sur un durcissement des conditions de versements de l’allocation chômage qui devrait entrer en vigueur l'année prochaine.
Concrètement, les bénéficiaires de l’allocation rebaptisée "assurance de base" au lieu d’"allocation citoyenne" seront plus sévèrement sanctionnés s’ils manquent leurs rendez-vous dans un jobcenter, l’équivalent des agences France Travail.
Un allocataire qui ne se présenterait pas à un premier rendez-vous sera immédiatement convoqué pour un deuxième entretien. S’il le manque également, il verra son allocation réduite de 30%, contre 10% jusqu’à présent. Une absence à un troisième rendez-vous se traduira par une suspension de l’allocation. Enfin, de nouvelles absence entraîneront également la suppression des aides au logement, rapporte le Spiegel.
"Ceux qui ne coopèrent pas du tout (...) n’ont pas besoin de l’aide de l’État"
"Personne ne se retrouvera sans abri en Allemagne. Tous ceux qui ont besoin d'un appartement ou d'un toit en trouveront un. Mais ceux qui ne coopèrent pas du tout, qui ne s’inscrivent même pas à l’agence pour l’emploi, nous devons partir du principe qu’ils n’ont pas besoin de l’aide de l’État, de l’État-providence", s’est justifié Friedrich Merz.
5,5 millions de personnes bénéficient aujourd’hui de l’allocation de base qui s’élève à 563 euros pour une personne seule. Le taux de chômage outre-Rhin est quant à lui stable depuis mars à 6,3% mais a augmenté régulièrement depuis 2022.
L'Agence fédérale pour l'emploi a notamment souligné l'absence "d'impulsions nécessaires à une reprise plus forte" de l'économie, faisant que "les chances de sortir du chômage en trouvant un emploi sont à un niveau historiquement bas". En pleine crise, le secteur industriel est particulièrement touché. Selon le cabinet EY, 250.000 emplois industriels ont disparu depuis 2019.