Deux ans après la taxe de 40% sur leurs superprofits, le gouvernement italien songe de nouveau à solliciter les banques pour boucler son budget

En Italie aussi, le gouvernement de Giorgia Meloni se creuse la tête pour constituer le prochain budget. "Chacun devra apporter sa contribution", a indiqué Matteo Salvini, le vice-président du conseil italien ce mercredi 27 août. Ce dernier a indiqué qu'une contribution des banques serait "certainement" incluse dans le prochain budget selon Il Sole 24 Ore, le principal quotidien économique italien. Giancarlo Giorgetti, ministre de l'Économie, a lui aussi évoqué un "coup de pouce" des banques. Mi-juillet, le ministre avait reproché au secteur bancaire de trop se focaliser sur la gestion de patrimoine sans accorder suffisamment de prêts aux ménages et aux entreprises, selon Reuters.
Le ministre, membre de la Ligue du Nord comme Matteo Salvini, soulignait que les programmes de garantie de l'État accordés pendant la pandémie du Covid et la crise énergétique avaient transféré les risques de crédit des prêteurs aux contribuables. Il estimait de plus que les banques avaient profité de l'amélioration de la situation financière de l'Italie. L'écart de taux d'intérêt avec l'Allemagne et la France s'est réduit ces derniers mois alors que le déficit public est tombé à 3,4% du PIB en 2024. L'an passé, les bénéfices des banques italiennes ont bondi. Les sept plus grandes banques du pays ont enregistré un bénéfice combiné d'environ 25 milliards d'euros selon Reuters.
Pas une nouveauté
L'imposition des banques a déjà été relevée l'an passé en Italie. Et en août 2023, Giorgia Meloni s'était déjà mise à dos le monde des affaires avec une taxe de 40% sur les "superprofits" des banques, annoncée dans la plus grande confusion et amendée deux fois en 24 heures. Après un mouvement de panique déclenché dans la foulée à la Bourse de Milan, le gouvernement avait fait marche arrière et nettement édulcoré son projet.
Une nouvelle ponction ne fait pas l'unanimité au sein du gouvernement de coalition de Giorgia Meloni, qui va du centre-droit à l'extrême droite.
"Les banques doivent payer des impôts comme tout le monde, mais je suis contre le principe des profits supplémentaires", a réagi Antonio Tajani, le secrétaire de Forza Italia, l'ancien parti de Berlusconi.
Les banques ciblées aussi en Pologne
Les taxes sur les banques sont évoquées dans d'autres pays. En Pologne, le gouvernement projette d'augmenter leur taux d'imposition à 30%, contre 19% actuellement rapporte Reuters. L'exécutif espère en tirer 1,52 milliard d'euros (6,5 milliards de zlotys, la monnaie nationale).
Longtemps réputée pour sa frugalité, la Pologne affiche désormais d'importants déficits budgétaires en raison notamment de l'augmentation des dépenses militaires. Le déficit devrait s'y situer à 6,4% cette année alors que la dette publique représentait 55,3% du PIB polonais en 2024 selon les données d'Eurostat.