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Ce qu'envisage Moscou pour les entreprises étrangères présentes en Russie

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Le premier vice-président du gouvernement russe, Andreï Belousov, a révélé trois feuilles de route possibles pour les groupes étrangers poussés à quitter Moscou.

Après la menace de rétorsions, le dos rond. La Russie a esquissé, par la voie de son premier vice-président Andreï Belousov, des portes de sortie pour les entreprises occidentales, qui subissent les dégâts infligés par les sanctions européennes et américaines.

Nous avons analysé les déclarations des autorités étrangères et de certaines entreprises qui, après avoir réalisé d'énormes investissements dans des installations de production, ne veulent pas quitter le marché russe, mais sont aujourd'hui confrontées à une pression sans précédent, motivée par des considérations politiques, de la part de leurs propres régulateurs", a souligné Belousov.

Il a réaffirmé que les entreprises travaillant en Russie et souhaitant s'y maintenir pourraient le faire. Dans ce cas, Moscou veut "assurer l'approvisionnement en matières premières, matériaux et composants nécessaires au processus de production" et permettre à la firme de remplir ses obligations vis-à-vis des salariés.

Faillite accélérée ou cession de parts ?

Mais dans le cas ou la firme voudrait tout de même partir, Belousov a dégainé deux scénarios. Le premier prévoit une procédure de faillite accélérée, avec "la fermeture définitive de l'entreprise en Russie, suivie de l'arrêt de la production et du licenciement des employés".

Le scénario intermédiaire prévoit lui que l'on puisse transmettre - au moins temporairement - les parts détenues par des occidentaux, vers des investisseurs russes, qui demeureront pour leur part autorisés à les posséder. Les entreprises seraient ensuite autorisées à revenir sur le marché russe, et à reprendre leurs actifs, une fois les sanctions levées, semble anticiper Moscou.

Selon Belousov, les milieux d'affaires russes ont convenu avec le Kremlin de cette initiative et "certains investisseurs" - non cités - auraient déjà profité de la manoeuvre.

Alors que les banques, les systèmes de paiements ou encore les oligarques sont visés par les sanctions européennes, elles pourraient s'aggraver encore. "Nous allons tout envisager", a indiqué Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, à son arrivée vendredi à une réunion de l'Otan. Les exportations russes de gaz sont particulièrement visées.

Valentin Grille