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Canal de Panama: la tension monte entre Washington et Pékin

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La Chine hausse le ton contre les Etats-Unis. Elle dénonce les dernières déclarations de Washington qui l'accuse de representer une "menance permanente" pour le canal de Panama.

Cela "révèle une fois de plus la nature brutale des Etats-Unis". Pékin ne cache pas sa colère au lendemain des déclarations du secrétaire américain à la Défense. Ce dernier accuse la Chine de représenter une "menace permanente" pour le canal de Panama et de s’en servir comme une arme.

"Aujourd’hui, le canal fait face à de nouvelles menaces. Les États-Unis ne permettront pas à la Chine communiste ou à tout autre pays de mettre en péril son fonctionnement ou son intégrité", a déclaré mardi Pete Hegseth en visite dans le pays d'Amérique centrale.

Pour la diplomatie chinoise, une ligne rouge a été franchie. Et elle n'a par tardé à le faire savoir :

"De hauts représentants américains nous ont attaqué de façon malveillante, dénigrant et portant atteinte à notre coopération avec le Panama", a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Chantage"

Donald Trump menace toujours de rependre le canal de Panama. Le voyage de Pete Hegseth fait suite à celui, en février, de Marco Rubio. Le secrétaire d'Etat avait alors appelé le Panama à réduire la présence de la Chine dans le pays.

Ce sont les Etats-Unis qui ont creusé puis ouvert le canal interocéanique en 1914, avant d’en céder le contrôle au Panama en 1999. L’argument du président américain aujourd’hui pour en reprendre le contrôle est qu'il serait en sous-main contrôlé par Pékin. Une accusation qui a le don d’irriter l’Empire du milieu.

"Nous n’avons jamais participé à la gestion ni à l'exploitation du canal de Panama", insiste l’ambassade de Chine au Panama qui exhorte les Etats-Unis à cesser leur "chantage" et leur "spoliation".

Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs du canal, par lequel transitent 5% du commerce maritime mondial.

Opposition

Washington n’exclut pas le recours à la force. Le secrétaire américain à la Défense a évoqué un retour des troupes américaines dans le petit pays pour "sécuriser" le canal. Il parle "d’exercices conjoints qui serait l'occasion lancer un projet soit de base militaire, soit de station aéronavale".

Sauf que dans la foulée de l’annonce, le ministre panaméen de la Défense du Panama a fermement rejeté l'idée d'un retour des troupes américaines, qui ont quitté le pays il y 25 ans.

A noter aussi une divergence dans la déclaration conjointe publiée à la fin de la visite de Pete Hegseth.

La version en espagnol, diffusée par la présidence panaméenne, souligne que chef du pentagone "reconnait la souveraineté incontestable du Panama sur le canal". Or ce passage ne figure pas dans la version en anglais du même communiqué, publiée par le

Caroline Loyer