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"C'est une honte, c'est scandaleux": Donald Trump demande aux Européens d'"arrêter immédiatement" d'acheter de l'énergie russe

Donald Trump à la tribune des Nations unies à New York ce mardi 22 septembre 2025.

Donald Trump à la tribune des Nations unies à New York ce mardi 22 septembre 2025. - BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

A la tribune des Nations Unis, le président américain n'a pas maché ses mots pour condamner les Etats européens qui "achètent du gaz de la Russie, tout en affrontant la Russie". Bruxelles a cependant dévoilé vendredi un nouveau paquet de sanctions visant interdire l'importation de gaz naturel liquéfié à Moscou en 2027.

Le président américain Donald Trump a accusé mardi à la tribune de l'ONU la Chine et l'Inde d'être "les premiers soutiens financiers" de la machine de guerre russe, les appelant eux et les Européens à arrêter d'acheter de l'énergie russe.

"La Chine et l'Inde sont les premiers soutiens financiers de la guerre en cours parce qu'ils continuent à acheter du pétrole russe. Mais de façon inexcusable, même les pays de l'Otan n'ont pas suffisamment réduit l'énergie russe", a-t-il déclaré.

Quant aux Européens, "ils doivent immédiatement arrêter tout achat d'énergie russe. Sinon, nous perdons beaucoup de temps", a-t-il ajouté.

"Les Européens sont aux premières loges mais ils achètent du gaz de la Russie, tout en affrontant la Russie, c'est une honte, c'est scandaleux pour eux, ça m'a perturbé quand je l'ai appris", a poursuivi le président américain.

Principalement la Hongrie et la Slovaquie

La Commission européen a pourtant dévoilé la semaine un 19ème paquet de sanctions contre la Russie. Bruxelles va ainsi interdire les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d'ici le 1er janvier 2027, soit un an plus tôt que prévu. Il s'agit de la mesure phare de ce paquet de sanctions européennes contre la Russie.

L'interdiction du GNL était devenue une "priorité" après un appel, mardi 16 septembre, entre la présidente de la Commission européenne et le président des États-Unis. L'UE avait proposé de se passer progressivement du GNL russe d'ici le 1er janvier 2028, mais Donald Trump a exhorté le bloc à aller plus vite.

Le nouveau paquet de sanctions européennes devrait également frapper davantage de navires "fantômes" utilisés par Moscou pour contourner les restrictions limitant ses exportations de pétrole, ainsi que les cryptomonnaies, des banques russes et d'Asie centrale, les raffineries chinoises et certaines zones économiques permettant à la Russie d'importer du matériel à double usage pour son armée.

L'UE n'est pas totalement sevrée des hydrocarbures russes, même si elle a nettement réduit ses importations depuis 2022 et l'invasion de l'Ukraine. Elle en restait, en août, le quatrième acheteur (1,2 milliard d'euros). Mais ses importations ne représentent que 8% des revenus énergétiques de la Russie, selon les données du Centre pour la recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA).

Dans le détail, les pays de l'UE achètent essentiellement du gaz (61% des achats), qui sert de moyen de chauffage à près d'un tiers des citoyens européens. Deux pays de l'UE se singularisent toutefois: la Hongrie et la Slovaquie. Ces États enclavés d'Europe centrale, dont les gouvernements refusent de tourner le dos à la Russie, ont obtenu une dérogation pour continuer à recevoir du pétrole via un oléoduc.

Frédéric Bianchi (avec AFP)