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Aux Etats-Unis, revenir sur le droit à l'avortement aurait des conséquences "néfastes" sur l'économie

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La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, juge que revenir sur le droit à l'avortement serait un désastre économique pour le pays qui ferait notamment augmenter le taux de pauvreté.

Un retour sur le droit à l'avortement aux Etats-Unis aurait des conséquences "très néfastes sur l'économie", empêchant des femmes de continuer leurs études et gagner correctement leur vie, augmentant leurs chances de tomber dans la pauvreté, a averti mardi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.

"Je crois que retirer le droit des femmes à décider quand, et si, elles veulent avoir des enfants, aurait des effets très néfastes sur l'économie et ferait régresser (la condition des) femmes de plusieurs décennies", a déclaré la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden, lors d'une audition au Sénat.

Elle note que "refuser aux femmes l'accès à l'avortement augmente leurs chances de vivre dans la pauvreté ou d'avoir besoin de l'aide publique".

Supprimer ce droit serait un "désastre"

"L'élimination d'un droit qui existe depuis un demi-siècle, en particulier pour les femmes à faible revenu et appartenant à des minorités, qui ont déjà subi une grande partie du fardeau de la pandémie de Covid, serait un désastre", a-t-elle averti.

La décision "Roe vs Wade" de la Cour suprême américaine, prise en 1973 et qui fonde le droit à l'avortement aux Etats-Unis, "a contribué à accroître la participation au marché du travail", a rappelé Janet Yellen.

Cela "a permis à de nombreuses femmes de terminer leurs études, ce qui augmente leurs possibilités de gagner de l'argent. Il a permis aux femmes de planifier et d'équilibrer leur famille. Et les carrières", a-t-elle continué.

Par ailleurs, a ajouté la ministre, "la recherche montre également qu'elle a un impact favorable sur le bien-être (...) des enfants".

La semaine dernière, le site américain Politico a publié un projet d'arrêt de la Cour suprême qui, s'il est adopté tel quel, renverra les Etats-Unis 50 ans en arrière, quand chaque Etat était libre d'interdire ou d'autoriser les avortements.

Cette information a suscité l'émoi dans l'opinion publique et du côté des démocrates. Des manifestations ont eu lieu notamment à Washington et New York pour défendre le droit à l'avortement.

P.D. avec AFP