Après les 800 licenciements surprise, la maison-mère de P&O Ferries annonce des bénéfices record

Une centaine d'employés dont des syndicalistes de la compagnie P&O Ferries ont manifesté ce mardi sur le port de Calais en soutien aux 800 marins britanniques licenciés mi-mars par la compagnie. - BFM Grand Littoral
De quoi remettre une pièce dans la machine? Le groupe DP World, basé à Dubaï, a annoncé un bénéfice semestriel record de 721 millions de dollars, provoquant la colère des syndicats britanniques. L'entreprise, contrôlée par la famille régnante de Dubaï, est connue pour être la maison-mère du tristement célèbre P&O Ferries.
La compagnie avait défrayé la chronique en mars dernier en annonçant le licenciement du jour au lendemain de près de 800 marins britanniques, rapidement remplacé par des travailleurs externalisés bien moins chers. La plupart des marins avaient été prévenus par visioconférence, sans aucune notification préalable ou consultations syndicales.
Rapidement, les autorités britanniques avaient décidé de porter plainte contre l'entreprise, avant de finalement se rétracter. De son côté, P&O Ferries avait assuré que ces licenciements massifs étaient indispensables à la survie de l'entreprise, mise à mal par la crise sanitaire. Son directeur général, Peter Hebblethwaite, avait ainsi assumé lors d'une audition devant les députés cette décision, devenant rapidement le "PDG le plus détesté du Royaume-Uni".
"DP World a été autorisé à s'en tirer sans encombre en se comportant comme des gangsters d'entreprise", a réagi Frances O'Grady, secrétaire générale du Trades Union Congress (TUC), après l'annonce des résultats financiers. "Ils sont une insulte à la décence commune."
Si DP World ne précise pas les revenus générés par sa filiale, la plupart de ses bénéfices proviennent d'autres divisions, souligne le Guardian. Le groupe exploite notamment 78 ports dans le monde entier.