Allemagne: les milieux économiques réclament la formation rapide d'un gouvernement

Les milieux économiques allemands ont appelé dimanche soir à la formation rapide d'un gouvernement capable de mener des réformes pour relancer la première économie européenne, malgré des négociations de coalition qui pourraient durer. Le leader de l'opposition conservatrice, Friedrich Merz, a affirmé vouloir former "le plus rapidement possible" un gouvernement, après la victoire dimanche de son camp aux législatives allemandes.
Sans attendre les résultats définitifs, les milieux économiques ont affiché leur impatience. "L'économie allemande a besoin urgemment d'un gouvernement stable et fonctionnel, doté d'une majorité claire au centre démocratique", a réclamé dimanche Peter Leibinger, président de la fédération industrielle BDI. Il s'agit de "lever rapidement le blocage décisionnel sur des questions essentielles (réduction de la bureaucratie, investissements publics, énergie, sécurité)", a-t-il ajouté. La première économie européenne a connu en 2024 une deuxième année de récession d'affilée et les perspectives de croissance pour 2025 sont moroses.
"Plus l'incertitude persiste, plus les entreprises et les consommateurs hésitent à investir, affaiblissant ainsi le pays", prévient Peter Leibinger.
"Nous n'avons plus le temps"
À l'exception du parti d'extrême droite AfD, dont le programme effraie les milieux économiques, les autres partis, notamment les sociaux-démocrates et les Verts, perdants de la coalition sortante, pourraient être invités à entamer des discussions avec l'Union conservatrice CDU-CSU de Friedrich Merz. Les banques privées attendent aussi un "gouvernement efficace et déterminé, et cela rapidement", selon le président de la fédération BDB Christian Sewing, également patron du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank.
Dans une période de grandes incertitudes et face au changement d'attitude radical des Etats-Unis de Trump vis-à-vis de l'Europe, l'Allemagne doit "retrouver la force de prendre un rôle de leader en Europe et de faire avancer l'Europe commune. Nos partenaires l'attendent", a ajouté Christian Sewing. "Nous n'avons plus le temps. L'industrie et les travailleurs ne peuvent pas attendre des mois pour des perspectives claires", a réagi de son côté Christiane Benner, présidente du puissant syndicat IG Metall.
"Ils ont besoin de propositions concrètes dès que possible", a-t-elle ajouté.