Accord minier entre l'Ukraine et les Etats-Unis: où sont les garanties de sécurité?

C’était pourtant la demande de Volodymyr Zelensky. Des garanties solides de sécurité en échange d’un accord minier.
Le texte approuvé par les deux parties stipule simplement que les États-Unis "soutiennent les efforts de l'Ukraine en vue d'obtenir les garanties de sécurité nécessaires à une paix durable".
En février, en pleine négociation, Donald Trump avait déclaré qu’il revenait aux Européens et non à Washington de fournir ces garanties.
Cette exigence de Zelensky était, selon plusieurs sources, à l’origine des tensions puis de l’altercation entre les deux chefs d'État dans le Bureau ovale.
Garanties indirectes
L’Ukraine doit aujourd'hui se contenter de garanties indirectes. Qui dit accord entre les deux pays dit déploiement de citoyens et d’entreprises américaines sur le sol ukrainien, construction d’infrastructures... Des citoyens et des installations que Washington se devra de protéger. Mais de quelle manière et dans quelles proportions? On l’ignore encore. Ce qui est sûr, c’est que l’administration républicaine est par ce texte liée à Kiev.
"Cet accord signale clairement à la Russie que l'administration Trump est engagée dans un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère à long terme", a déclaré le secrétaire au Trésor, Scott Bessent.
Pour l’analyste politique Volodymyr Fesenko, l’approche transactionnelle de Donald Trump dans ce dossier sert les intérêts de l’Ukraine. Washington, qui menaçait de se désengager, pourrait bien fournir une aide militaire supplémentaire si aucun accord de paix n'était conclu.
“Accord équitable”
Volodymyr Zelensky salue un "accord véritablement équitable qui crée des opportunités d'investissements significatifs en Ukraine".
C’est vrai que ses conditions sont plus favorables pour Kiev que celles de la précédente mouture qui avait suscité des tensions avec Washington.
Le texte "a changé de manière significative au cours du processus", souligne le président ukiranien. Il doit encore être ratifié par le parlement.
Donald Trump est également satisfait lui voulait absolument une victoire pour son 100eme jour à la Maison Blanche.
“Pseudo casques bleus”
En revanche, ce rapprochement entre Washington et Kiev ne plaît pas autorités russes.
Cet accord est une défaite pour l’Ukraine selon Dmitri Medvedev. "Trump a forcé Kiev à payer l'aide américaine avec ses minéraux - richesses nationales d'un pays en voie de disparition", dit-il.
Les médias d’Etat, qui parlent d’un accord flou, ne manquent pas de souligner que Zelensky n’a pas obtenu les garanties de sécurité souhaitées.
Le Kremlin continue de s’opposer à la constitution potentielle par l’Europe d’une "force de réassurance".
Sergueï Choïgou, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, évoque des "pseudo casques bleus" qui, s'ils étaient déployés sur le sol ukrainien, seraient considérés comme des cibles militaires légitimes par Moscou.