400 fermetures en 2024: il n'y a jamais eu aussi peu de pubs en Angleterre et au Pays de Galles

Une allégorie de la santé économique du Royaume-Uni. Plus de 400 pubs en Angleterre et au Pays de Galles ont mis la clé sous la porte en 2024, en raison de l'augmentation des coûts et de la prudence des consommateurs face aux dépenses, rapporte le Guardian.
Le nombre total de ses bars emblématiques est tombé en dessous de 39.000 pour la première fois depuis leur recensement, selon la société de données immobilières Altus Group. La majorité des fermetures ont eu lieu dans la première moitié de l'année (305). Certains pubs ont été transformés en maisons, bureaux ou crèches.
Ces chiffres confirment une tendance plus large: le secteur connaît de grandes difficultés depuis quelques années. D'autant qu'il n'a pas été aidé par les confinements dus à la pandémie de Covid-19 et à la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Difficultés supplémentaires
En 2023, l'inflation a encore été importante malgré un assagissement en fin d'année. Conséquences: des hausses de charges sur le chauffage, l'électricité ou encore la bière. Afin de combler les coûts, les prix des pintes ont augmenté. Ce qui a davantage limité la consommation voire fait fuir le client, qui fait aussi face à une flambée des coûts du quotidien.
D'autant que le "divorce" entre les Britanniques et leurs emblématiques pubs ne datent pas d'hier. Plusieurs politiques de santé publique ont été mises en place par le gouvernement britannique afin de réduire la consommation d’alcool dans le pays. Les pubs indépendants de quartiers en sont les premières "victimes" de ces différents plans.
L'avenir ne s'annonce guère plus radieux. Des dispositifs d'exonération fiscale, mis en place pour soutenir le secteur durant la pandémie, devraient disparaître en avril 2025.
71 millions de livres
"Beaucoup de patrons de pubs que je rencontre sont extrêmement inquiets que ce puisse être leur dernier Noël, en raison de la combinaison de l'augmentation des charges sociales, des hausses du salaire minimum et de la réduction du rabais sur les taxes professionnelles, qui passera de 75% à 40% en 2025", expose Alex Probyn, président de l'activité de fiscalité foncière d'Altus Group dans le Gardian.
"De nombreux pubs ne seront tout simplement plus viables, ce qui rendra ces terrains encore plus attractifs pour d'autres investissements", a-t-il ajouté.
La British Beer and Pub Association (BBPA), la principale organisation patronale du secteur, estime que les pubs devront supporter un coût supplémentaire de 71 millions de livres dès avril en raison des changements dans les cotisations sociales des employeurs.
"Les brasseurs et les pubs apportent des milliards à l'économie et soutiennent plus d'un million d'emplois, nous savons donc que ces fermetures peuvent avoir un impact catastrophique tant sur les finances publiques que sur le marché de l'emploi", a déclaré Emma McClarkin, directrice générale de la BBPA. Les professionnels du secteur réclament le maintien de l’exonération fiscale et surtout pas de nouvelles taxes sur l’alcool.