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Impôts et taxes: la France toujours numéro 1

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Les recettes fiscales représentaient 46,1% du PIB français en 2018, selon le dernier rapport annuel de l'OCDE.

Sur la première marche du podium des impôts. Avec des recettes fiscales pesant 46,1% de son PIB, la France était en tête des pays de l'OCDE en 2018, devant la Belgique et le Danemark, à égalité sur la seconde marche (44,9%), note le rapport annuel de l'organisation. De l'autre côté du classement, l'Indonésie – qui n'est pas membre de l' OCDE mais est incluse dans l'étude – est le pays qui taxe le moins, avec des revenus fiscaux représentant 11,9% de son PIB. Le Mexique (16,1%) et le Chili (21,1%) suivent l'archipel asiatique. En moyenne, les recettes fiscales atteignaient 34,3% du PIB en 2018.

Si la plupart des pays s'approchent de la moyenne, cela cache des disparités notables dans les sources de ces recettes fiscales. Pour l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou l'Afrique du Sud, qui ne prélèvent pas ou peu de cotisations sociales, l'impôt sur le revenu représentait plus de la moitié des revenus fiscaux en 2018. A l'inverse, pour l'Europe centrale et occidentale, ce sont les cotisations sociales qui pesaient le plus lourd – près de 40% des recettes fiscales de la France. Pour une dizaine de pays, dont la Turquie ou l'Argentine, plus de 40% des revenus fiscaux étaient issus des taxes à la consommation (TVA).

Mais, depuis 2018, le coronavirus est passé par là, et les pays ont adopté des mesures budgétaires considérables pour éviter de voir couler leurs économies.

"La pandémie et les réponses politiques qui y sont liées entraîneront une forte réduction des recettes fiscales en raison d'un déclin notable de l'activité économique et des mesures de politique fiscale qui réduisent ou renoncent au recouvrement des obligations fiscales", prévient le rapport de l'OCDE, qui énumère la consommation en berne, les difficultés du secteur touristique ou la baisse des prix des matières premières, notamment le pétrole.

Impact direct de la pandémie

"Les impacts sur les revenus varieront selon les pays et dans le temps", poursuivent les auteurs de l'étude. "À court terme, les réductions des recettes fiscales seront probablement dues à l'impact des mesures de confinement et à la diminution de la confiance des consommateurs, ainsi qu'à l'impact direct de la pandémie, et seront plus importantes dans les pays fortement exposés à l'économie mondiale (…). À plus long terme, l'impact sur les recettes fiscales dépendra en grande partie de l'efficacité des réponses politiques prises pour limiter l'impact économique de la crise", avancent-ils.

Par ailleurs, cette pression sur les finances publiques et les "appels de plus en plus vibrants en faveur d’un partage plus équitable de la charge fiscale" devraient donner "un nouvel élan" au projet d'accord international sur la taxation du numérique. "La coopération fiscale sera encore plus importante pour empêcher que les différends fiscaux ne dégénèrent en guerres commerciales, qui pénaliseraient la reprise à l’heure où l'économie mondiale ne peut de toute évidence pas se le permettre", plaide Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l’OCDE.

J. B.