Haute fonction publique: comment le gouvernement veut en finir avec le "corporatisme"

"Remettre les bonnes compétences aux bons endroits". Voici le mantra d'Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, invitée sur le plateau de Good Morning Business, ce lundi.
Et pour cela, le gouvernement veut secouer la haute fonction publique, garante de la bonne application des réformes dans les territoires. Car pendant la crise sanitaire, "on a vu des lourdeurs, des décisions trop lentes", reconnaît la ministre.
Pour y remédier, le gouvernement veut désormais des résultats clairs. "On a annoncé que les préfets auraient tous une feuille de route interministérielle (…) ils seront évalués" sur leurs résultats. Et "cette évaluation aura des conséquences sur leur carrière, sur leur rémunération", prévient Amélie de Montchalin, assumant la "pression" désormais mise sur les hauts fonctionnaires.
Surtout, le gouvernement veut changer les règles actuelles.
"Nous allons annoncer une réforme très profonde sur la manière de gérer cette gouvernance des politiques publiques, sur la manière de gérer la carrière des fonctionnaires publics" poursuit Amélie de Montchalin qui pointe du doigt deux problèmes majeurs à résoudre: d'une part le "corporatisme", ensuite le système des "rentes à vie" avec "des gens dans le système qui, parce qu'ils appartiennent à un corps, progressent dans leur carrière indépendamment de leurs résultats."
"Mon sujet aujourd'hui, c'est comment la mobilité, l'avancement, la progression dans la haute fonction publique se fait sur la base des résultats, de la performance, et qu'on mette fin à cet esprit de corps qui parfois prend le dessus sur l'intérêt général et à ces rentes à vie qui, je crois ne correspondent ni à l'efficacité qu'on doit aux Français, ni à cette promesse républicaine qu'on a aussi fait qui est que c'est le mérite qui gère la carrière, souligne-t-elle. Nous devons remettre le mérite, le talent au cœur de notre recrutement."