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Fairmat lève 34 millions d'euros pour recycler la fibre de carbone des avions et des éoliennes

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Pour donner une seconde vie à la fibre de carbone, Fairmat vient d’annoncer une nouvelle levée de fonds de 34 millions d’euros. La deeptech a pour objectif de recycler 3500 tonnes de pièces d'avions en France d'ici 2025 et d’ouvrir des sites industriels satellites à l’étranger.

Recycler les composites en fibre carbone présents dans les avions ou dans les pales d’éoliennes, c’est le défi de la startup Fairmat fondée en 2020 par Benjamin Saada. Après une première levée de fonds de 8,6 millions d’euros en septembre 2021, l’ancien co-fondateur d’Expliseat, annonce une nouvelle levée de 34 millions d’euros auprès de Singular, son fonds historique, et de Temasek et CNP.

Deux ans après sa création, Fairmat est l’une des deeptech a avoir levé le plus de fonds. Un succès qui provient de sa technologie. “Elle est très robotisée. Elle est basée sur l’apprentissage, l’intelligence artificielle. Cela nous permet d’aller extrêmement vite en termes de proposition de valeur, de captation de marché”; a indiqué le fondateur, invité de Good Morning Business, ce lundi 21 novembre. La jeune pousse couvre plus de 35% des déchets industriels dans toute l’Europe.

“Un matériau de demain”

La fibre de carbone est un matériau qui sert à alléger les avions et à agrandir les éoliennes pour qu’elles fabriquent plus d’énergie. Elle sert également à stocker l’hydrogène. D’après Benjamin Saada, “c’est un matériau de demain.” Bien que très utilisée, elle présente un inconvénient de taille. En fin de vie, elle est incinérée ou enfouie. “On perd donc l’avantage écologique”, a précisé l’entrepreneur.

La solution proposée par Fairmat? Recycler la fibre de carbone sans polluer. “On la récupère et on la découpe en petits morceaux avant de la réassembler pour fabriquer des pièces pour toute l’industrie: l’automobile, l'électronique…"

Accélération à l’international

Grâce à cette dernière levée de fonds, la startup composée de 80 salariés, envisage de s’installer prochainement à l’étranger. “On va essayer de créer des sites satellites en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis”, a annoncé Benjamin Saada. Selon lui, les besoins sont partout. “Tous les pays occidentaux ont besoin de récupérer des capacités de production en matériaux et c’est vraiment unique.”

Camille Bour