Visite d'Emmanuel Macron: les entreprises françaises ne s’attendent pas à de gros contrats en Chine

Le président de la République Emmanuel Macron au côté du président chinois Xi Jinping en novembre 2019 à Pékin. - LUDOVIC MARIN / AFP
Beaucoup de patrons, mais pas forcément beaucoup de contrats. Ce mercredi Emmanuel Macron entamera un voyage d'Etat de trois jours en Chine, accompagné de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et d'une cinquantaine d'acteurs économiques. Si les relations commerciales et les investissements seront au menu des discussions, la signature de grands contrats ne semble pas à l'ordre du jour.
Diplomatie économique
Les entreprises françaises veulent avant tout maintenir leur présence dans le pays. Après trois années difficiles liées au Covid, l’heure sera donc avant tout à la diplomatie économique et la reprise de contact avec les partenaires chinois. Exemple avec le secteur du nucléaire. Comme à son habitude, la filière sera aux avant-postes à Pékin. Mais elle se présente désormais en position de faiblesse. La Chine multiplie les constructions de réacteurs et disposera, dans quelques années, d’un parc nucléaire plus important que la France.
Pas de grands contrats en vue donc pour EDF. Et encore moins de grands projets pour Orano, l’ancien Areva, dont l'usine de retraitement d'uranium, négociée depuis quinze ans, est tombée aux oubliettes.
Même disette attendue pour Alstom. Depuis le rachat du canadien Bombardier il y a deux ans, le fabricant de trains rivalise avec le leader mondial chinois CRRC. Face à lui et sur son marché intérieur, il a peu de chance de décrocher de gros contrats. Son PDG, Henri Poupart-Lafarge sera surtout présent en Chine pour rencontrer les équipes de Bombardier et faire le tour des 11 coentreprises locales qu’ils partagent avec des sociétés chinoises.
Transition écologique
Il reste toutefois quelques espoirs pour Airbus. L’avionneur va essayer de surfer sur sa mega-commande de 242 appareils signée l'année dernière avec quatre compagnies aériennes chinoises. Emmanuel Macron ne manquera pas de les rappeler. Mais Airbus cherche aussi à vendre d'autres A320 alors que les liaisons court et moyen-courrier se développent en Chine. Des discussions commerciales ont aussi lieu pour des modèles de longs courriers.
Enfin, la surprise pourrait bien venir aussi de Veolia. Sa directrice générale, Estelle Brachlianoff, fera aussi le déplacement en Chine aux côtés du président de la République. Elle profite de la "vague verte" portée par la France depuis un an. Elle espère surtout décrocher des contrats alors qu'une partie du discours d'Emmanuel Macron concernera la transition écologique.