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Valneva va licencier un quart de ses effectifs

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Alors que le laboratoire reste candidat pour la distribution de rappels, Valneva va cesser de produire son vaccin contre le covid-19. Avec les pertes associées à l'arrêt de cette activité.

Valneva n'aura pas su tirer complètement parti du covid-19. Le laboratoire franco-autrichien a annoncé jeudi qu'il allait se séparer de 20 à 25% de ses effectifs, après l'échec de son programme de vaccin, le seul de type "inactivé", face aux mastodontes Pfizer ou Moderna, tous les deux liés à l'ARN messager.

Dans le cadre de la stratégie de réorganisation de la Société précédemment communiquée, Valneva est en train de revoir la taille de ses activités, ce qui devrait entraîner une réduction d'environ 20 à 25 % de ses effectifs actuels", affirme la société dans son dernier communiqué financier.

Valneva revendique tout de même des effectifs supérieurs "d'environ 25% à celui d'avant la crise de COVID-19", après cette réorganisation, alors que 700 personnes y travaillent à l'heure actuelle.

Les dépenses en R&D vont aussi passer d'une fourchette comprise entre 120 à 135 millions d'euros, à un montant de 95 à 110 millions, du fait de la "décroissance des activités" liées au covid-19. En juillet, la Commission Européenne avait réduit sa commande à 1,25 million et forcé l'arrêt de la production.

Un mois plus tard, Valneva estimait ne pas vouloir poursuive son développemnt sans autre commande d'ampleur au cours du troisième trimestre: elle n'est pas arrivée. Il lui reste maintenant à se positionner pour des rappels - et à attendre des compensations pour rupture de commande de la part de la Commission et du Royaume-Uni.

Chikungunya et encéphalite japonaise

Si ses stocks de vaccin lui restent sur les bras et se sont dépréciés de près de 100 millions d'euros, sur les neuf premiers mois de l'année, le laboratoire enregistre néanmoins un chiffre d'affaires confortable de 249,9 millions d'euros, contre 69,8 millions en 2021. Une progression importante permise par des ventes en hausse et des pertes surtout beaucoup moins importante en recherche.

Dans sa stratégie post-covid, Valneva mise sur plusieurs dossiers, à commencer par l'encéphalite japonaise, son autre vaccin disponible et commercialisé. Et soumet actuellement une candidature auprès de la Food and Drug Adminstration (FDA) américaine pour la mise sur le marché d'une mouture contre le chikungunya, un dossier qui devrait être bouclé en fin d'année.

Parmi ses autres priorités, le recrutement pour la dernière phase d'essai d'un vaccin contre la maladie de Lyme - au coeur de l'intérêt de Pfizer, qui a pris 8% du capital du laboratoire à l'été - ou encore le développement de la recherche contre le metapneumovirus, qui touche des enfants atteints de bronchiolite, ou encore le virus d'Epstein-Barr, responsable de mononucléoses et de scléroses en plaques.

Valentin Grille