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Un quart des grands patrons français estime que la pandémie a été un accélérateur

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Dans son étude mondiale sur le sentiment des dirigeants, EY met en avant l'optimisme des patrons français par rapport à leurs homologues de la planète.

Non seulement les dirigeants de grandes entreprises et grosses ETI françaises sont parmi les plus optimistes quant à l'avenir de leur activité mais en plus, une bonne partie considère que la pandémie a finalement fait office d'accélérateur pour leurs entreprises.

Ce sont les principaux enseignements de la dernière étude mondiale "CEO Survey" menée en décembre dernier par le cabinet EY. 2140 PDG, 100 en France, à la tête d’entreprises dont 80% ont un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions de dollars ont ainsi été interrogés. Les chiffres sont en effet étonnants. Ainsi, pour un tiers des dirigeants français et mondiaux, la pandémie a provoqué une "disruption" dans leur industrie.

"Mais là où les PDG mondiaux considèrent que ce fut pour le pire à 21% (et pour le meilleur à 13%), les Français ont un avis opposé et estiment que ce fut pour le meilleur à 23% (et le pire à 13%)" peut-on lire.

Volonté farouche d'investir et de grandir

Mieux, 23% des dirigeants français estiment que la pandémie "a amélioré la situation de votre industrie" contre 13% au niveau mondial... Un rapport quasiment du simple au double. "Faut-il y voir la capacité historique des Français à se remettre en cause face aux difficultés majeures?", s'interroge le cabinet.

De quoi insuffler un vent d'optimisme quant aux prochains mois qui se traduit notamment par la volonté farouche d'investir pour profiter à plein de cette séquence de reprise économique.

Concrètement, 67% disent vouloir accélérer leurs investissements à l’étranger, contre 45% pour l’ensemble des dirigeants mondiaux. Seulement 7% des patrons français ont l'intention de stopper ces investissements à l'étranger contre 20% au niveau mondial.

"Pour les dirigeants français, soutenir le développement de leurs filiales internationales apparaît comme une opportunité voire un impératif, malgré un cours de change euro/dolla affaibli, et malgré un risque géopolitique et des attitudes protectionnistes perçus par les dirigeants mondiaux et français comme le frein principal aux stratégies de croissance" commente EY.

Un soutien sans faille des actionnaires

Les PDG français considèrent jouir d'un environnement plus que favorable puisque 70% d'entre eux estiment que leurs investisseurs soutiennent massivement leurs dépenses à long terme notamment en ce qui concerne la revue de la chaîne d'approvisionnement et la transformation digitale. Un chiffre qui tombe à 47% au niveau mondial.

Autre illustration de cet optimisme, la volonté de mener des opérations de croissance externe (acquisitions): 60% des PDG français envisagent ce type d'opération dans les douze prochains mois. A contrario, seulement 10% d'entre-eux envisagent des cessions.

Accélérer en matière d'ESG

Un environnement qui leur permet d'accélérer en parallèle en matière de critères ESG (resposabilité sociale et environementale). 66% des dirigeants français considèrent les critères ESG comme un important générateur de valeur pour leur entreprise dans les prochaines années. Ils ne sont que 38% à avoir le même avis dans le benchmark mondial.

Une position renforcée par le soutien des investisseurs/actionnaires puisque seulement 22% des chefs d’entreprise français disent avoir eu à faire face à leur résistance en matière de stratégie de transition environnementale contre 65% au niveau mondial.

"Il faut peut-être voir dans ces deux éléments les conséquences d’une structure actionnariale et bancaire inscrite dans le plus long terme auprès des entreprises françaises", peut-on lire dans l'étude.

"Et si 2022 était l’année des entreprises françaises dans le monde?", conclut EY qui loue "un bel optimisme et une belle confiance dans l’avenir".
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business